La Faculté des Sciences de l'Université Mohammed VI de Rabat célèbre la Journée Internationale de l'Arganier, lundi 10 mai, après un consensus adopté par les Nations Unies proclamant cette date chaque année. Placée sous le thème « Trois décennies de R&D pour le développement durable de l'arganier », cette rencontre marquée par la présence du Ministre de l'Education, Said Amzazi, a été l'occasion de célébrer la Journée Internationale de l'Arganier en partageant par la même occasion le bilan des recherches et activités entreprises depuis trente six ans par la Faculté des Sciences de Rabat, leader mondial des publications scientifiques indexées sur l'arganier et ses dérivées. L'Arganier, arbre endémique du Maroc, patrimoine culturel immatériel de l'humanité et source ancestrale de développement durable sera ainsi célébré le 10 mai de chaque année à l'échelle nationale et internationale, une consécration pour le Royaume. Cette commémoration historique se veut une reconnaissance internationale du savoir-faire du Royaume en matière de valorisation de cet arbre à grande valeur écologique, thérapeutique et cosmétique, et vient couronner ses efforts en faveur de la promotion de l'Arganier comme source ancestrale du développement résilient et durable. « Aujourd'hui nous célébrons pour la première fois la Journée internationale de l'arganier, cet arbre qui revêt un caractère symbolique pour tous les Marocains et à partir d'aujourd'hui l'univers. Nous sommes fiers d'avoir cette plante endémique du Maroc qui constitue un patrimoine immatériel dont tous les Marocains peuvent se vanter », a déclaré Amzazi au micro d'Hespress FR. Hespress De nombreux pays ont tenté de planter l'arganier sur leurs terres. Il est aujourd'hui situé à Tindouf, Mostaganem et Adrar. Les Etats-Unis sont également passés par l'expérience en faisant pousser l'arbre en Californie ou encore au Mexique. Mais la qualité des huiles n'était pas au niveau de l'huile d'argan d'origine marocaine. Cela revient sûrement à la qualité et la fertilité de la terre marocaine. Promotion de la recherche dans le domaine de l'arganier Selon lui, la reconnaissance de l'ONU qui suite à l'adoption d'une résolution, présentée par le Maroc, à l'Assemblée Générale des Nations Unies à New York le 3 mars 2021, « vient consacrer les orientations du Roi Mohammed VI dans la préservation, la conservation, et la valorisation de l'arganier ». Par ailleurs, le ministre a profité de cette occasion pour lancer un appel à projet pour la promotion de la recherche dans le domaine de l'arganier avec une enveloppe de 10 millions de dirhams pour aider à l'aboutissement d'un certain nombre de projets de recherche mais également octroyer 3 prix dont un pour la meilleure thèse, un pour la meilleure publication scientifique et enfin un dernier pour le meilleur travail réalisé entre les universités et les coopératives. Pour sa part, le professeur Zoubida Charrouf, présidente de l'AIB nous explique que « l'arganier joue un rôle économique et social très important ». En effet, le Maroc a produit plus de 5600 tonnes d'huile d'argane pour une valeur approximative de 1,5 milliards de DH dont 54% sont à l'export. « L'arganier représente des revenus importants pour les populations, et permet la subsistance de quelque 2 millions de personnes. Sur le plan environnemental, il constitue le dernier rideau vert au niveau du désert », indique-t-elle. « Ce travail mis en place pour le développement de l'arganier repose sur la valorisation du produit principal de l'arganier qui fait ainsi profiter les populations nationales. Il y a des centaine de PME et de petites entreprises qui s'investissent dans la production et la commercialisation de l'huile d'argan « , estime notre interlocutrice. Hespress L'autonomisation des femmes, au cœur du développement de l'Arganier Pr Charrouf a également mis en exergue la contribution du développement de l'Argan dans l'autonomisation des femmes « qui ont pris conscience qu'il faut absolument scolariser leurs enfants ». En effet, l'organisation rigoureuse de la production et de la commercialisation de l'huile d'argan, au profit des coopératives de femmes, leur a permis un accès direct aux marchés de l'exportation, plus rémunérateur que le marché local, et a facilité l'émergence d'une filière mieux organisée, intégrant des améliorations techniques et bénéficiant d'une meilleure connaissance de la ressource végétale. La réussite économique des coopératives doit permettre de fortes retombées économiques pour les femmes concernées, avec la création de revenus pour celles-ci. Au sein de cette filière de valorisation économique, les femmes sont présentées comme étant les principales actrices et bénéficiaires de l'exploitation économique de la ressource. Pourtant, on peut constater que dans la réalité et à plusieurs échelles, cette ressource suscite de nombreuses convoitises et donc un accaparement par d'autres acteurs, contribuant à faire perdurer et renouveler des rapports de domination que subissent fortement les femmes vivant dans les zones rurales de la région.