En réaction à la lettre ouverte du recteur de la grande mosquée de Paris (GMP), Chems-Eddine Hafiz, où il avait pointé du doigt les communiqués du Conseil français du culte musulman de servir d'arguments au ministère de l'Intérieur afin de refuser l'aménagement du couvre-feu, pour la nuit d'hier – nuit du Destin, le CFCM s'est déchaîné… Le Conseil français du culte musulman n'y est pas allé de main morte avec le recteur de la grande mosquée de Paris. En fait, suite au refus de la faveur qu'il avait demandé précédemment au ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, celle d'une levée exceptionnelle du couvre-feu pour la Nuit du Destin (samedi 8 au dimanche 9 mai) pour permettre aux musulmans de se rendre dans les mosquées, Chems-Eddine Hafiz avait envoyé une lettre ouverte. Lettre dans laquelle le recteur de la GMP accuse directement les communiqués du CFCM de servir d'arguments au ministère de l'Intérieur pour finalement refuser l'aménagement du couvre-feu, pour Laylat Al Qadr. Mohammed Massaoui En réponse à cette accusation, le CFCM foudroie les nombreuses affirmations du recteur de la grande mosquée de Paris dans une mise au point. « [...] En d'autres termes, le conseil d'Etat, la plus haute juridiction de notre pays, aurait été influencée par des communiquées du CFCM dans la décision qu'il a rendue. Attribuer au CFCM un tel pouvoir c'est méconnaître le principe d'indépendance de la justice et le sérieux avec lequel le conseil d'Etat traite les affaires qui lui sont soumises », commence par expliquer l'organisation dirigée par Mohammed Massaoui dans un communiqué, estimant que « cette affirmation pourrait laisser entendre que le refus d'aménager le couvre-feu est une attaque contre le culte musulman et que cette attaque serait pire que les propos et menaces islamophobes dont sont victimes les lieux de culte ». « Il n'est ni juste ni prudent de te tenir de tels propos qui ne feront qu'exacerber un sentiment de victimisation aux conséquences néfastes », avertit le CFCM, rappelant que « Chems-Eddine Hafiz, qui affirme aujourd'hui que les attaques contre notre culte ne vont pas cesser, qualifiait récemment de « simples graffitis » les inscriptions racistes et islamophobes découvertes sur les murs du centre Avicenne de Rennes ». Quoi qu'il en soit, l'organisation musulmane, qui ne voit pas d'un bon œil l'exigence du recteur de la GMP au moment où la vigilance est partout de mise, appelle par ailleurs toutes les mosquées de France qui ne sont pas dans la capacité d'organiser la prière de l'Aïd El Fitr, le 13 mai 2021, dans le strict respect des mesures sanitaires avec distanciation physique et gestes barrières, d'inviter leurs fidèles à prier chez eux. « Nous ne le dirons jamais assez : la préservation de la vie doit être notre boussole et rien, absolument rien, ne saurait justifier une prise de risque préjudiciable pour la santé de nos concitoyens », conclut le communiqué du CFCM.