Depuis 1982, la Grande Mosquée de Paris est entrée dans le giron de l'Etat algérien, qui rétribue d'ailleurs l'essentiel de ses salariés, dont le recteur Dalil Boubakeur «coopté» en 1992. Dalil Boubakeur, recteur de la Grande mosquée de Paris depuis 28 ans, a démissionné samedi de ses fonctions, a annoncé cette institution religieuse dans un communiqué.M. Boubakeur, âgé de 79 ans, démissionne «pour raisons personnelles», selon son entourage. Chems-eddine Hafiz, qui lui succède, «était depuis plus de 20 ans son fidèle collaborateur», a souligné son entourage. M. Hafiz, un avocat de 65 ans, devient aussi président de la Fédération nationale de la Grande mosquée de Paris, l'une des composantes du Conseil français du culte musulman (CFCM) qui doit élire un nouveau président le 19 janvier. Recteur de la Grande mosquée de Paris (liée à l'Algérie) depuis 1992, Dalil Boubakeur fut longtemps, à ce titre, le seul interlocuteur des pouvoirs publics pour la communauté musulmane. Ce médecin né le 2 novembre 1940 à Skikda (nord-est de l'Algérie) et arrivé en France métropolitaine en 1957 a été le défenseur d'un islam intégré dans la société française et du dialogue entre les religions. «Nous souhaitons que les musulmans pratiquent ce que communément nous appelons la communauté du juste milieu: ne jamais aller vers l'extrémisme, tendre vers la sagesse, vers le respect du prochain, l'attachement à la loi, à l'ordre et à la paix», disait-il en mars 2017 sur le site du Point. Cible de menaces intégristes, il a été parfois placé sous protection policière. Son père, Hamza Boubakeur, avait dirigé avant lui la mosquée de Paris, de 1957 à 1982.