Ce mardi 20 avril, le président du Tchad, Idriss Déby Itno, dont le pays faisait face à une rébellion dans le nord, est tombé au front des suites de blessures reçues alors qu'il commandait son armée. L'annonce en a été faite par le général Azem Bermandoa Agounaun, porte-parole de l'armée qui a annoncé sur la télévision d'Etat, que « le président de la république, chef de l'Etat, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle en défendant l'intégrité territoriale sur le champ de bataille ». Idriss Déby, 68 ans, qui dirigeait le pays depuis une trentaine d'années, venait d'être réélu pour un mandat de 6 ans avec 79,32 % des suffrages exprimés. La transition se met en place Dans son annonce, l'armée tchadienne a indiqué que le défunt président sera remplacé par un conseil militaire dirigé par son fils, Mahamat Kaka, désigné chef d'Etat par intérim. De même, un communiqué publié par la présidence tchadienne, fait état de la mise en place d'un Conseil militaire de transition (CMT) qui sera chargé de « la défense de notre cher pays dans cette situation de guerre contre le terrorisme et les forces du mal afin d'assurer la continuité de l'Etat ». Le Conseil, présidé par le général de corps d'armées Mahamat Idriss Deby, fils du défunt président, « garantit l'indépendance nationale, l'intégrité territoriale, l'unité nationale, le respect des traités et accords internationaux et assure la transition pour une durée de 18 mois », souligne encore le communiqué. Le CMT, fraîchement installé, a appelé le peuple tchadien à faire preuve de son attachement à la paix, à la stabilité et à la cohésion nationale après la mort du chef de l'Etat des suites de blessures reçues au front. Un deuil national de 14 jours sur toute l'étendue du territoire, a été décrété par le CMT qui a, dans la foulée, annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale et du gouvernement. Dns ce même sillage, les frontières terrestres et aériennes ont été fermées jusqu'à nouvel ordre, avec instauration d'un couvre-feu dans le pays allant de 18 heures à 5 heures du matin. Elections libres et démocratiques L'armée qui assurera donc la période de transition, d'une durée annoncée de 18 mois, a promis des élections « libres et démocratiques ». Cette promesse d' »élections libres, démocratiques et transparentes », a été exprimée par le nouvel homme fort du Tchad, le général de corps d'armée Mahamat Idriss Déby, 37 ans, fils du défunt président. Dans une déclaration lue à la télévision d'Etat par le porte-parole de l'armée, le CMT, a assuré que « de nouvelles institutions Républicaines seront mises en place à l'issue de la transition par l'organisation des élections libres, démocratiques et transparentes suivant l'esprit du sacrifice pour lequel le Maréchal du Tchad s'est battu durant toute sa vie jusqu'à son dernier souffle ». Mahamat Idriss Déby Allié de l'occident dans la lutte antiterroriste Le Tchad d'Idriss Deby était considéré par l'Occident, notamment l'ancienne force coloniale, la France, comme un partenaire essentiel dans la guerre contre les djihadistes au Sahel. De par son positionnement entre des Etats tels que la Libye, le Soudan et la Centrafrique, le Tchad se trouvait, d'une manière ou une autre, impliqué dans des conflits, en termes d'hommes ou d'armes. Par ailleurs, l'armée tchadienne fournit également aux Casques bleus de l'ONU au Mali un de leurs principaux contingents et pèse de tout son poids dans la force conjointe du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad).