Le secteur de l'éducation nationale est en tourment. Alors que la fin de cette année scolaire 2020/2021 approche à grands pas, les différents syndicats de l'enseignement enchaînent les grèves pour faire valoir leurs droits. Il y a également l'emploi du temps dabs un contexte de pandémie (moitié présentiel, moitié distanciel) qui n'est pas adapté avec le programme scolaire ou encore la date des examens finaux pour les années décisives, qui n'est pas encore annoncé. Au milieu de toute ce flou, c'est les élèves qui payent le prix. Surtout ceux du secteur public, ou encore ceux qui sont des années diplômantes, notamment le baccalauréat. Ces trois derniers points ont été relevés et dénoncés par la Fédération nationale des associations des parents d'élèves du Maroc (FNAPEM). Malgré les poursuites, les contractuels persistent et signent La coordination nationale des enseignants recrutés par contrat auprès des AREF poursuit son escalade contre sa tutelle. Malgré l'interdiction de manifester dans l'espace public et les arrestations dans leurs rangs après les dernières manifestations à Rabat, les contractuels annoncent une énième grève demain, mardi 13 avril, à l'intérieur des établissements scolaires. Par le biais d'un communiqué, la Coordination nationale des enseignants contractuels a appelé ce lundi 12 avril les enseignants à porter des brassards noirs, en plus de tenir mardi diverses formes de contestation, parallèlement au boycott de la formation professionnelle. Elle a également appelé à mettre fin aux arrestations et aux poursuites parmi les enseignants. Selon plusieurs sources proches du dossier et vu la congestion que vit le secteur de l'éducation nationale en ce moment, il est clair que la situation ne peut qu'empirer si le gouvernement ne répond pas aux différents dossiers revendications des syndicats du secteur, surtout celui des contractuels, en trouvant notamment une formule qui convient aux deux parties. Programme scolaire, examens, inégalités… la FNAPEM exige une visibilité La Fédération nationale des associations des parents d'élèves du Maroc (FNAPEM) suit avec inquiétude ce qui se passe dans le secteur de l'éducation nationale. Et elle n'a pas manqué d'énumérer ses inquiétudes dans un récent communiqué en demandant des éclaircissements au gouvernement sur plusieurs points mais aussi de la réactivité de la part de l'Exécutif. En effet, lors d'une réunion tenue à distance par son bureau national, la FNAPEM a émis plusieurs constatations mais aussi réclamations au département de Saïd Amzazi mentionnées clairement dans un document qu'elle a rendu public. La fédération constate ainsi l'absence d'une évaluation des modèles éducatifs adoptés durant ce premier semestre 2020/2021, sur lequel la tutelle a parié pour la gestion de ce qui reste de cette année scolaire, et la non application des cadres référentiels, notamment pour les niveaux de certification. De plus, la Fédération souligne que les familles sont épuisées des grèves constantes des cadres éducatifs, ce qui contribue grandement à la perte du temps scolaire pour les élèves. La même source n'a pas manqué d'évoquer l'inégalité des chances entre les élèves du public et ceux du privé qui adoptent deux modèles différents d'enseignement. De plus, les élèves du privé ne connaissent pas les grèves des enseignants du secteur public et suivent généralement les cours en présentiel. La FNAPEM dénonce également l'absence d'une vision claire et globale de la manière dont les programmes scolaires seront achevés. Est-ce par le biais du soutien scolaire ou de l'extension de la saison scolaire ou encore en diminuant le nombre de manuels à étudier pour cette année, s'interroge-t-elle. S'agissant de l'espace « Massar », consacré aux parents et tuteurs des élèves, la Fédération estime que le boycott des cadres administratifs à plusieurs opérations concernant cet espace, peut nuire aux intérêts des étudiants et de leurs familles. Pour conclure, la FNAPEM appelle le ministère de l'éducation nationale à accélérer la mise en œuvre des cadres référentiels, à intervenir en urgence pour sauver ce qui reste de cette année scolaire, tout en rassurant les familles en prenant des décisions claires sur l'avenir des apprenants(e), à placer l'intérêt de ces derniers au dessus de toute considération et ouvrir la voie du dialogue avec les parties concernées pour mettre fin à ce gaspillage scolaire. Et enfin, la Fédération des associations des parents des élèves du Maroc appelle le département de Saïd Amzazi à mettre en place un programme de soutien scolaire, à allouer un budget dédié, surtout dans de telles circonstances exceptionnelles, et à annoncer les dates des examens de certification.