Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) en Algérie a annoncé que 23 manifestants, arrêtés le 3 avril à Alger et placés en détention, sont en grève de la faim. Dans un communiqué, le CNLD a ainsi précisé que plusieurs manifestants, arrêtés lors d'une marche à Alger, ont été tous placés sous mandat de dépôt sauf deux d'entre eux, un mineur et l'autre pour des raisons médicales, notant que ces manifestants sont poursuivis pour « atteinte à l'unité nationale, attroupement non armé et incitation à attroupement non armé ». La décision de placer en détention ces manifestants, arrêtés lors des marches de samedi dernier, a provoqué l'indignation et la consternation des activistes du Hirak qui ont tenu des rassemblements devant les deux tribunaux concernés à Alger lors des présentations. Mercredi dernier, l'ONG de défense des droits humains, Amnesty International, qui a dressé un tableau noir de la situation des droits humains en Algérie en 2020, a souligné que toutes les personnes détenues simplement pour avoir exprimé leurs opinions pacifiquement doivent être libérées immédiatement et sans condition. Dans son dernier rapport sur la situation des droits humains dans le monde en 2020/21, elle a déploré le fait que des dizaines de détenus d'opinion continuent de croupir en prison pour avoir exprimé leur opinion, notamment sur les réseaux sociaux. « Du 19 au 25 février 2021, 59 personnes arrêtées arbitrairement pour avoir exprimé leurs opinions ou manifesté pacifiquement ont été libérées. D'autres sont encore en détention uniquement pour avoir participé au Hirak ou pour des publications sur les réseaux sociaux critiquant les autorités », a regretté l'organisation. Pour sa part, le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme des Nations unies avait exigé des autorités algériennes de cesser immédiatement les violences à l'encontre des manifestants pacifiques et mettre un terme également aux détentions arbitraires. Il a aussi appelé à « la libération immédiate et sans condition de toutes les personnes arrêtées ou détenues arbitrairement pour leur soutien présumé au Hirak » et « abandonner toutes les charges retenues contre elles ».