Une nouvelle souche du coronavirus est apparu au sud du Maroc, et plus précisément à la ville d'Ouarzazate. Selon Azzedine Ibrahimi, directeur du laboratoire de biotechnologie de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, a révélé que cette nouvelle souche peut être classée comme une souche de génome 100% marocain, en attendant la détermination de sa caractéristique. En effet, Pr. Ibrahimi, également membre du Comité Scientifique Covid-19, a indiqué que les travaux de recherche du comité ont prouvé l'existence de 28 nouveaux variants au Maroc, en particulier, le variant Nigérien porteur de la mutation 484, sans oublier le variant anglais apparu en janvier. Le variant sud africain, lui, n'a pas encore émergé au Maroc à ce jour précise le scientifique. Cela dit, Pr. Ibrahimi reste optimiste. Il a expliqué, dans une longue publication sur sa page Facebook, que la situation épidémiologique au Maroc est presque stable pour plusieurs raisons. La première reste les effets positifs de la vaccination d'une large catégorie vulnérable au développement de cas critiques, la pyramide de population marocaine qui reste jeune, ainsi que le pourcentage de Marocains qui ont été infectés par le virus et qui est proche de 30%. «Cela conduit à un sentiment de sécurité chez le public tant qu'ils voient que le nombre de décès est en baisse et que le système de santé supporte le nombre de cas positifs au virus», a précisé le spécialiste. Cependant, ce membre du comité scientifique a souligné que «l'état génomique des souches virales présentes au Maroc appelle à beaucoup de prudence», notant que« tout le danger vient de la propagation des nouveaux variants mutés ». Pr. Azzedine Ibrahimi a ainsi partagé via sa publication sur Facebook, certains des résultats d'une recherche en cours de publication, à l'aide de l'outil de séquençage du génome. «Nous avons comparé la propagation des souches du Covid-19 au Maroc et les mesures prises pour faire face au virus« , dit-il, notant que « l'analyse du génome de la première souche britannique, entrée au Maroc en janvier, a permis de suivre sa propagation. Et malgré la difficulté pour déterminer le pourcentage exact de souches britanniques, tous les indicateurs suggèrent qu'il a dépassé le seuil de 15 % » a précisé le scientifique. Il estime ainsi que cette souche prévaudra au Maroc d'ici quelques semaines, notant que «la chose la plus dangereuse est sa propagation et son infection rapide, ce qui peut conduire à une nouvelle pression sur notre système de santé, en continuons à vacciner sous la pression de la mutation épidémique ». Course au vaccin, Ibrahimi appelle à la prudence «Après avoir analysé la séquence génomique des souches apparues à Dakhla, ce qui a été fait par notre laboratoire en coopération avec l'Institute of Health, qui a prouvé que la question est liée à l'ascendance britannique, on peut conclure que cette souche, qui a atteint le point le plus éloigné du Maroc qui connait une faible densité de population, sera inévitablement présente dans toutes les régions marocaines» a malheureusement fait savoir le directeur du laboratoire de biotechnologie de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat. Ainsi, Pr. Ibrahimi a révélé «l'émergence de 25 mutations (et non un variant) marocaines, notant que depuis le début les scientifiques ont insisté sur le fait que «la reproduction du virus conduit inévitablement à l'émergence de mutations locales qui sont automatiquement produites en présence des conditions génétiques de leur développement». Il constate toutefois que la situation est semi-stable, épidémiologiquement et inquiétante génétiquement notant que le Maroc reste en retard de près d'un mois par rapport à l'Europe en termes d'épidémiologie et de génomique. À ce stade critique, le professeur marocain a appelé à beaucoup de prudence pour faire face au Covid-19,«d'autant plus que notre processus de vaccination n'est pas encore terminé, et est toujours à la merci du marché international des vaccins» souligne-t-il. «Ce qui m'inquiète, c'est de sortir de la crise du Covid-19 avec l'été, et plus particulièrement avec l'Aïd al-Adha, si Dieu le veut, avec le moins de pertes humaines, sociales et économiques», espère Ibrahimi, avant d'ajouter «si nous devons prendre les risques, il vaut mieux le faire avec l'avènement de l'été. Parce que le bénéfice économique, social et sanitaire est plus important pour prendre des risques maintenant». D'un point de vue scientifique, Pr. Ibrahimi avance qu'à partir «du 10 avril, je ne voit pas comment nous pouvons changer les mesures actuelles, et je ne vois pas non plus de raison de les resserrer, et je ne vois pas de profit à relâcher les mesures, ce qui entraînera inévitablement une grande mobilité et un risque dont je ne vois aucun avantage». Toutefois, et à partir du 10 mai et avec la stabilisation des chiffres et des données, et après la fête de Aïd Al-Fitr, nous pouvons alléger de nombreuses restrictions, estime Pr. Ibrahimi, au grand bonheur des Marocains qui espèrent en effet un allégement des mesures d'ici l'été. En ce qui concerne le secteur de l'éducation, le membre du comité scientifique a expliqué que tous les examens finaux peuvent être passés en présentiel, les cafés et restaurants peuvent être ouverts plus longtemps et les rassemblements peuvent être autorisés en nombre raisonnable. «Le 10 juin et après avoir évalué l'augmentation de la mobilité lors de l'étape précédente, nous pouvons augmenté le nombre de personnes qui se rassemblent dans les lieux publics et privés, étendre les heures d'ouverture des cafés et restaurants, autorisé le retour des spectateurs dans les stades et les cinémas, et reprendre la célébration de certaines évènements, pour que le 10 juillet, nous puissions lever le reste des restrictions et autorisé la fête d'Aid Al-Adha au niveau national et accueillir les Marocains du monde entier» a conclu Pr. Azzedine Ibrahimi.