La pandémie de coronavirus, c'est une réalité, fragilise fortement les économies des pays qu'ils soient en développement ou autres. En première ligne, les acteurs de la microfinance qui soutiennent les activités des (leurs) clients les plus vulnérables d'où leur importance, s'en voient menacés. Aussi, pour les institutions de microfinance au Maroc représentés par la Fédération nationale des associations de microcrédit (FNAM), le défi engendré par la crise sanitaire du Covid-19 est immense. Aussi, on ne saurait occulter au président de la FNAM, Ahmed Ghazali, également président de l'association Al Amana Microfinance, cette mise garde pour ne pas dire, ce cri d'alarme quant à la situation que traverse le secteur de la microfinance en cette période cruciale. « Cette crise a révélé à la fois, l'importance de notre secteur d'activité mais aussi, sa vulnérabilité compte tenu de la spécificité de ses clients », a-t-il indiqué dans une interview, soulignant que les Institutions de microfinance (IMF) ont été lourdement impactées par la crise de la Covid-19. « Notre secteur fait face à un choc financier majeur qui met en péril sa pérennité », a-t-il encore fait observer. Ghazali en reprenant l'historique de la crise a indiqué qu'au début du confinement, l'activité de déblocage des prêts était à l'arrêt, le taux de recouvrement était très faible et l'ensemble des IMF étaient et sont toujours particulièrement vulnérables aux problèmes de trésorerie. Une tendance qui n'a pas beaucoup varié depuis, selon le président de la FNAM. « cette situation a eu un effet délétère sur la capacité de nos clients à préserver leurs moyens de subsistance ». Etayant ensuite, il a rappelé que les clients du secteur ont bénéficié d'un report massif (plus de 665.000 dossiers de microcrédit représentant un encours de 6,2 milliards de dirhams (MMDH), soit 86% de l'encours global du secteur), des remboursements des microcrédits sur simple demande formulée pour une durée moyenne de 3 mois sans intérêts et sans frais, induisant un impact négatif sur le produit net de Microcrédit (350 millions de dirhams de manque à gagner). L'objectif étant d'aider les clients en difficulté afin que les revenus et les emplois ne soient pas affectés de manière disproportionnée et éviter les cessations d'activité. II a, également précisé, l'importance du secteur du microcrédit qui permet « à presque un million de micro-entreprises, exclues du système financier classique, d'accéder à des services financiers de qualité à travers une très grande capillarité de notre réseau avec plus de 1 700 agences fixes, dont 40% dans le rural et 150 agences mobiles dédiées exclusivement au rural et au rural enclavé ». Ce million d'activités génératrices de revenus (AGR) fait vivre quelque 4 millions de Marocains et fait travailler des centaines de milliers d'employés. Le secteur est considéré comme un des premiers employeurs du Maroc avec plus de 8 500 employés dont 50% sont des femmes, a-t-il fait savoir. Evoquant les défis auxquels est confronté le secteur, M. Ghazali a dit « fonder beaucoup d'espoir sur le projet de loi en cours de finalisation », ajoutant qu'il est primordial de mettre en place un environnement institutionnel, concurrentiel et réglementaire, compétitif permettant aux différents acteurs du secteur d'améliorer leurs performances et de contribuer efficacement à la réalisation des objectifs de la stratégie du secteur. On savait qu'à cause des conséquences de la crise sanitaire de Dame Covid le secteur de la Microfinance traversait au Maroc une sombre période, ces chiffres, nous permettent d'en palper, l'ampleur des dégâts. Aussi peut-on comprendre aisément, cette alarme à peine voilée devant le recul quasi-généralisé des indicateurs des IMF ou de Al-Amana qui contrôle, à elle seule, plus de 40% de parts de marché en termes de crédits distribués par les Institutions de Microfinance (IMF) du pays. A ces fins, il serait nécessaire de soutenir le développement de ces IMF qui fournissent des services d'épargne et de crédit à des millions de personnes à faible revenu.