MICROCRéDIT EN 2005 Le bilan de l'année 2005, décrétée " Année du Microcrédit " par l'ONU, a mis en relief la première place et l'exemplarité dont se prévaut le Maroc en ce domaine dans le monde arabe et africain. Tant par le dynamisme des associations que par l'ampleur des financements réalisés, l'expérience du Maroc est, en effet, devenue un modèle très prometteur pour l'avenir. Une expérience unique en matière de microcrédit Depuis plus d'une décennie, les associations qui ont promu ce levier social ont relevé un défi qui semblait au départ improbable. Cet engagement a valu au Maroc d'être distingué par le Prix International du Microcrédit décerné par les Nations Unies en novembre 2005. La volonté d'impulser et de développer la microfinance est illustrée par l'adoption de la loi 18/97 régissant cette activité et par le soutien d'organismes importants tels le Fonds Hassan II, le PNUD, l'USAID et autres bailleurs de fonds. L'action de proximité menée par les 12 associations de microcrédit spécialisées s'est traduite par la multiplication rapide du nombre et du volume des microcrédits. Les études menées au Maroc indiquent que près de 600 000 bénéficiaires dont 77% de femmes ont pu ainsi améliorer leurs revenus et le niveau de vie de leurs familles. De fait, près de 6 milliards de dirhams ont été injectés par les AMC pour soutenir l'auto emploi et les activités génératrices de revenu. Le Maroc en tête de tous les pays du monde arabe Le Maroc se trouve en effet en première ligne car il est à la tête de tous les pays arabes par le volume des microcrédits accordés et la diversité des catégories sociales couvertes. le Maroc regroupe aujourd'hui plus de 70% des microentrepreneurs du monde arabe. Le Maroc a aussi les meilleurs résultats parmi les pays arabes en termes de pourcentage de femmes parmi les clients (77%), de la production par agent de crédit (moyenne de 285 clients par agent de crédit) ou encore du nombre d'associations autosuffisantes (10 des 12 associations de microcrédit marocaines sont désormais pérennes). Un leader mondial en microfinance Certaines associations de microcrédit marocaines (Al Amana, Fondation Zakoura, Fondation Banque Populaire MC, Fondep) font partie des 20 associations mondiales leaders de la microfinance par la qualité de leur gestion, leur transparence, leurs initiatives ainsi que la vision de leurs dirigeants. Le Maroc connaît aussi les meilleurs résultats mondiaux en terme de taux de croissance (+40% / an de croissance au cours des dernières années). Le Maroc a un des meilleurs portefeuilles de microcrédits dans le monde : les impayés à 30 jours sont inférieurs à 0,5% du total du portefeuille clients soit 6 fois moins que la moyenne mondiale (2,8%). Impact de la microfinance sur la réduction de la pauvreté Selon une étude d'impact effectuée en 2004 par PlaNet Finance Maroc pour le compte de la Fédération nationale des associations de microcrédit marocaines, FNAM, le microcrédit au Maroc a un impact social positif significatif sur le niveau des profits (+10 % /an en moyenne), des investissements (+ 15 % / an en moyenne), et de l'accès au marché et à l'emploi (création indirecte d'environ 50 000 emplois depuis l'origine de la microfinance), et enfin sur la perception d'amélioration de la qualité de vie. Sans être une panacée, le microcrédit s'est révélé un moyen très adapté pour affronter la précarité et la pénurie des ressources de base. Au vu des résultats obtenus, de nouvelles mesures ont été adoptées pour développer de manière significative les ressources et les activités de la microfinance dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain INDH. L'objectif prôné est d'atteindre d'ici 2010 un million de familles bénéficiaires. Fort de son expérience pionnière, le Maroc se donne les moyens pour aborder avec persévérance la nouvelle phase de développement de ce précieux vecteur d'investissement social. A présent le secteur se trouve à un tournant de son histoire. Le " Microcrédit " doit devenir " Microfinance " : les services doivent se diversifier (microassurance, microépargne, transferts..), et la viabilité institutionnelle des associations de microcrédit, une priorité. Les activités du secteur doivent désormais s'étendre jusqu'aux marges sociales et géographiques les moins rentables. AL AMANA : une progression exemplaire La progression enregistrée par l'association Al Amana en 2005 confirme sa position de leader dans le secteur de la microfinance au Maroc. Fidèle à sa vocation au service de la promotion des microentreprises, Al Amana a fait preuve d'un dynamisme exemplaire et d'une grande sensibilité aux besoins notamment en milieu rural. Ceci augure d'un développement tout aussi significatif de ses actions au cours des années à venir. En effet, dans le but de l'intégration sociale et du développement économique, Al Amana vise à étendre une large gamme de prestations financières à plus d'un demi million de foyers urbains et ruraux d'ici 2009. Elle développe à cet effet une offre de microcrédits très adaptés aux besoins des activités génératrices de revenu et vise à garantir l'accès à l'ensemble des services financiers pour la majorité des populations exclues à cause de la faiblesse de leurs ressources, en se positionnant comme une institution financière à part entière. Les résultats au 31 décembre 2005 démontrent clairement cette situation et confirment la position d'Al Amana à la tête des AMC marocaines. En une année, son portefeuille a crû de 87% avec un avantage très marqué pour le rural dont l'encours a augmenté de 326% ! FONDEP : Prix du CGAP- Banque mondiale de la transparence financière 2005 avec la mention "honorable" La FONDEP Micro-crédit a reçu la mention honorable du Prix de la transparence financière 2005 décerné par le Consultative Group to Assist the Poorest (CGAP), consortium qui regroupe des donateurs dont la Banque mondiale. La FONDEP est la première institution de micro-crédit au Maroc à obtenir cette distinction internationale. Mis en place par le CGAP en 2004, le Prix de la transparence financière est attribué aux institutions de microfinance respectueuses des normes internationales de transparence dans la présentation de l'information financière. Cette récompense tend à promouvoir les bonnes pratiques, la visibilité de la microfinance et la compréhension des performances financières. Le Prix est décerné par un comité d'experts de la finance, de la comptabilité et de l'audit, neutres et indépendants, sur la base de l'évaluation objective des états financiers présentés par les associations candidates. Cette année, le CGAP a reçu 175 candidatures de 57 pays du monde entier et a alloué cinq Prix et 63 Mentions Honorables. La distinction décernée par le CGAP encourage toutes les équipes de la FONDEP, qui ont œuvré pour la bonne marche de notre jeune institution au cours des dernières années et plus particulièrement en 2005, année internationale du Microcrédit, à poursuivre leurs efforts quotidiens de rigueur et de transparence.