Pour la plupart d'entre nous, les mots de finance, de crédit, d'épargne, d'investissement évoquent de grandes masses monétaires, le million sinon le milliard, pour unité de compte : la figure inaccessible du banquier. L'idée de "miniaturiser" une transaction financière semble être, pour le sens commun, une contradiction dans les termes. Or depuis peu, il n'en est plus rien. Finance et pauvreté ne sont plus antinomiques. Au Maroc, le secteur de la microfinance est relativement jeune. Depuis son lancement, ce mode de financement a commencé à faire sa percée lentement mais sûrement. Le bilan de l'année 2005, décrétée "année du microcrédit"par l'ONU, a mis en relief la première place et l'exemplarité dont se prévaut le Maroc en ce domaine dans le monde arabe et aficain. L'action de proximité menée par les 12 associations de microcrédit spécialisées s'est traduite par la multiplication rapide du nombre et du volume des microcrédits. Les études menées au Maroc indiquent que près de 600 000 bénéficiaires dont 77% de femmes, ont pu ainsi améliorer leurs revenus et le niveau de vie de leurs familles. Ainsi, près de 6 milliards de dirhams ont été injectés par les AMC(associations de microcrédit)pour soutenir l'auto emploi et les activités génératrices de revenus. Tant par le dynamisme des associations que par l'ampleur des financements, le modèle du Maroc, en matière de microfinance, semble être très prometteur pour l'avenir.