Une ONG, l'Association Sahraouie pour la Défense des Droits de l'Homme basée à Barcelone, a dit toute son indignation dans une lettre ouverte au Président de la République Islamique de Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, après l'audience qu'il a bien voulu accorder au tortionnaire, Bachir Mustapha Sayed, sous prétexte qu'il est porteur d'un message du chef du polisario. Bien qu'il ait dû poireauter cinq jours durant avant qu'il n'obtienne l'autorisation d'une brève entrevue, la visite de Bachir Mustapha Sayed en Mauritanie n'a pas été vu du meilleur œil par l'ONG et est mal passée. C'est que le bonhomme fait objet, depuis plusieurs années, de nombreuses et graves plaintes portant sur des violations de droits de l'Homme, auprès de la chambre pénale de l'Audience nationale espagnole, compétente en matière de crimes graves (terrorisme, génocide, viol, torture...). Bachir Mustapha Sayed est un tortionnaire dont les victimes sont des Mauritaniens et des Sahraouis, a ajouté l'association. Et ce n'est pas tout ! Après son audience avec le président mauritanien, Bachir Mustapha Sayed a accordé une interview à un média à la solde du polisario à Nouakchott. Dans ses déclarations, l'émissaire de Brahim Ghali a pourfendu le Royaume est revenu sur l'opération des Forces armées royales à El Guerguerate et le retrait unilatéral du cessez-le-feu de 1991. « Nous sommes en guerre même si le Maroc ne la reconnait pas. Pour l'heure, ce sont juste des échauffements comme disent les sportifs. La guerre n'est que dans sa première phase», a-t-il indiqué dans un humour plat et de bas étage. Le malheureux prenant ses désirs pour des réalités s'est même félicité des «pertes du Maroc [qui] sont réelles», sans pour autant, pouvoir les chiffrer. Profitant de la bonne crédulité du journal, il a halluciné des « faits d'armes » tels les « hélicoptères et ambulances à Smara qui évacuent les soldats blessés vers des hôpitaux » ou la « fumée qui se dégagent de positions tenues par les FAR » et autres mirages qu'il a dû garder depuis qu'il ''s'est égaré entre deux dunes'' (version officielle du polisario alors que dans les faits, il était prisonnier dans les geôles de son maître, Ghali, en bon esclave). Pour en revenir au ''fait d'armes'', mise à part une salve de roquettes loin du mur, le 23 janvier, dénoncé du reste par le Royaume, rien de nouveau sous le soleil sahraoui marocain. Mais bien plus graves, ce sont ces menaces à peine voilées qu'il a tenu envers le pays hôte. Il a tenu à souligner auprès des autorités mauritaniennes que « la situation est grave en premier lieu pour les Sahraouis mais également pour le voisinage eu égard à la géographie. Un contexte qui constitue une menace pour la paix et la sécurité dans la région » nous dit Yabiladi, un confrère de la place qui étaye dans sa lancée par un avertissement du mis en cause dans plusieurs affaires de viol, Brahim Ghali, « Le premier qui sera impacté par toute tension entre le Maroc et le Polisario du fait de la longueur de ses frontières avec la république sahraouie, est la Mauritanie ». Il insinuait cela à une délégation de partis mauritaniens venue assister au 15e congrès du polisario en décembre 2019. C'est tout dire de cet ami qui vous veut du bien, venu de l'est de l'Eden. Dans un autre registre, et alors que le président Mauritanien recevait Sayed, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a été interpellé, mercredi 24 mars, sur la responsabilité de l'Algérie dans le blocus imposé aux camps de Tindouf, en violation du droit international humanitaire. « L'Algérie doit cesser d'entraver de quelque manière que ce soit l'accès humanitaire aux camps de Tindouf », a déclaré Omar Zniber, l'ambassadeur représentant du Maroc auprès de l'ONU à Genève, lors de la 80ème réunion du Comité permanent du programme du Haut-Commissaire. Omar Zniber intervenait dans le cadre de la mise à jour régionale sur les opérations du HCR au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA). L'ambassadeur marocain a dénoncé également la militarisation des camps de Tindouf en violation des obligations internationales, stipulant que les pays hôtes assument la responsabilité d'assurer le caractère humanitaire de l'asile. Il n'a pas manqué non plus de soulever le recrutement d'enfants soldats dans des milices armées dans les camps de Tindouf, avec la complicité de l'Algérie et ce, au mépris de la législation internationale de protection de l'enfant. Le détournement continu de l'aide humanitaire par des dirigeants des camps n'a non plus, nullement été occulté. Dans ce contexte, l'ambassadeur a souligné que « le détournement de l'aide humanitaire permet d'entretenir délibérément la confusion sur le nombre des personnes séquestrées dans les camps de Tindouf. Il a rappelé, à cet égard, les appels adressés à maintes reprises au HCR pour qu'il procède à l'enregistrement de cette population, conformément à son mandat et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Sachant que le recensement améliore la transparence des opérations du HCR en réduisant le risque de fraude et de détournement ».