Le Parlement européen et les pays qui abritent les tortionnaires du Polisario sont appelés à «interpeller» l'Algérie sur les graves crimes commis sur son territoire à Tindouf par des dirigeants du Polisario, poursuivis pour génocide par la justice espagnole, a affirmé le militant sahraoui, Mustapha Salma Ould Sidi Miloud. La poursuite en Espagne des dirigeants du Polisario pour «génocide et violations graves des droits de l'Homme à Tindouf» requiert de l'Union Africaine (UA) et des pays qui abritent ces tortionnaires, ainsi que des institutions démocratiques internationales comme le Parlement européen de «revoir leur calculs» et d'«interpeller» l'Algérie sur ces «graves» exactions commises sur son territoire contre des «innocents désarmés», pour la simple raison d'avoir manifesté des opinions opposées à la direction de Rabouni, a souligné Mustapha Salma, dans une déclaration envoyée mardi à MAP-Madrid. Réagissant à la décision du juge Pablo Ruz de l'Audience nationale de Madrid, la plus haute juridiction pénale espagnole, d'accepter la plainte, déposée en 2007 par une ong et des victimes sahraouies, et d'auditionner le 12 août deux victimes Dahi Aguai, président de l'Association des portés disparus du polisario, et Saâdani Malainine, fille du défunt El Wali Seikh Slama, et aussi de convoquer pour le 16 du même mois deux accusés du Polisario, Mustapha Salma a également appelé ces pays et le PE à «exercer des pressions» sur l'Algérie et le polisario pour «faciliter la tache» de la justice espagnole et pour que les accusés ne restent pas impunis pour leurs actes. Les membres du polisario inculpés se sont «eux-mêmes incriminés», en décidant de s'enfuir du territoire espagnol, après la présentation de cette plainte auprès du tribunal de Madrid, a fait observer le militant sahraoui, en allusion à l'affectation de Brahim Ghali de l'Espagne vers l'Algérie. Pour Mustafa Salma, lui aussi victime des violations des dirigeants du Polisario, les camps de Tindouf constituent une «réserve fermée à l'abri des regards du monde, et où le polisario, avec le soutien des autorités algériennes, a imposé une chape de plomb et établi un régime policier semblable à celui qui était en place dans l'Europe de l'est à l'époque de la guerre froide». L'ancien inspecteur du polisaro, qui observe un sit-in devant le siège de la représentation du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) à Nouakchott jusqu'à la régularisation de sa situation, notamment le droit de rejoindre sa famille, a révélé, à cet égard, que les populations de Tindouf ont fait l'objet de toutes formes de violations des droits humains et des exactions des services de sécurité du polisario, notant que tout sahraoui, quel que soit son rang, se trouve emprisonné dans les différentes geôles du polisario s'il exprime une thèse opposée à cette direction. Certaines victimes «portaient encore des séquelles des atrocités», a-t-il indiqué, appelant les autorités algériennes à «adhérer aux efforts internationaux de respect des droits de l'Homme» et à «respecter» les victimes par la remise des accusés à la justice, afin que, dit-il, l'Algérie ne devienne pas «une terre d'accueil des fugitifs». A rappeler que l'avocat des victimes sahraouies avait déclaré dernièrement dans un entretien à la MAP que la décision de la justice espagnole d'accepter cette plainte a constitué un «sérieux revers» pour les séparatistes et a mis fin à des dizaines d'années d'impunité. Dans leurs témoignages devant le juge le 12 août dernier, les victimes ont décrit le calvaire qu'elles ont vécu dans les camps de Tindouf et les pires souffrances endurées sous les ordres du polisario et ses acolytes, a dit l'avocat, ajoutant que Aguai et Saâdani ont relaté en détails les conditions inhumaines dans lesquelles ils ont vécu dans les camps de Tindouf et les pratiques de torture qu'ils ont subies et dont ils gardent de graves séquelles. Le juge espagnol a également convoqué pour l'audience du 16 août dernier Brahim Ghali, représentant du Polisario à Alger, et Mahjoub Lincoln, agent des services sécuritaires et représentant du Polisario en Espagne, mais ces deux derniers ne s'étaient pas présentés devant l'Audience Nationale, qui a une compétence universelle pour juger les crimes contre l'humanité. Parmi les 29 accusés cités dans la plainte, figurent outre Brahim Ghali, le soi-disant «ministre» de l'information de la pseudo «rasd», Sid Ahmed Batal, le prétendument «ministre» de l'éducation, Bachir Mustapha Sayed, et l'actuel représentant des séparatistes en Espagne, Jandoud Mohamed. Figurait également sur la liste l'ex-représentant du «polisario» aux Iles Canaries, Mohamed Luchaâ, décédé dernièrement à Las Palmas. Les dénommés Khalil Sidi Mhamed, pseudo ministre des colonies, et Mohamed Khaddad, actuel coordinateur avec la Minurso et ancien directeur général de la sécurité militaire, devront également répondre de leurs crimes devant la juridiction espagnole pour torture à l'encontre des populations des camps de Tindouf.