La capitale du Royaume a été le théâtre lundi 15 et mardi 16 mars, de manifestation de protestation de plusieurs catégories du corps enseignant, notamment ceux dits de la « Cellule 10« , les titulaires de diplômes supérieurs ou encore les contractuels. Ces manifestations « pacifiques » ont été « violemment » interdites par les forces de l'ordre donnant suite à plusieurs blessures dans les rangs des enseignants. À cet effet, le Bureau national du Syndicat national d'enseignement (SNE) a indiqué suivre avec intérêt la « répression brutale pratiquée par les forces de l'ordre sous diverses formes, pour contrer les manifestations pacifiques les 15 et 16 mars 2021 à Rabat, menées par des enseignants titulaires de diplômes supérieurs, les contractuels … ». Dans un « communiqué de condamnation », le syndicat affilié à la CDT, estime que la répression a atteint le point « d'interdire le séjour des enseignants dans les hôtels de Rabat« . Une pratique considérée par le syndicat « comme une approche systématique dans laquelle l'Etat s'est engagé pour confronter les manifestations pacifiques et légitimes des cadres de l'éducation, avec la pleine diligence de l'Etat et de son gouvernement, consistant à adopter une approche sécuritaire, fermer tous les canaux de dialogue en poursuivant le processus visant à mettre fin aux acquis et aux droits des travailleurs, et à légitimer les attaques contre les libertés sous le couvert de la pandémie« . Photo Mounir Mehimdate Dans une déclaration à Hespress, Abdelouahab Shaimi, coordinateur national de la coordination des cadres diplômés du ministère de l'éducation nationale qui a été blessé lors du sit-in devant le ministère de l'éducation à Rabat le 15 mars et transféré à l'hôpital, a indiqué que les enseignants « étaient contraints de sortir dans la rue et protester après que leur tutelle n'ait pas respecté ses engagements ». « Après avoir conclu avec le ministère de l'éducation à la date du 21 janvier 2020, et de manière définitive, la résolution du dossier des enseignants titulaires de diplômes supérieurs. Le ministère nous a donné une formule de la manière dont ce dossier sera réglé lors de cette rencontre. Et on s'est tous mis d'accord sur cette formule. Nous avons donc attendu, après que la tutelle nous ait demandé de patienter pour un bref délai pour la publication du décret « , a-t-il rappelé. Face à cette situation, le SNE condamne « l'oppression dont sont victimes les enseignants titulaires de diplômes supérieurs, les contractuels…, ainsi que la persistance de l'approche sécuritaire face aux manifestations pacifiques de diverses catégories de cadres de l'enseignement, qui défendent leurs revendications légitimes et équitables ». Photo Mounir Mehimdate Deuxièmement, le syndicat condamne « toutes les formes de restriction des libertés syndicales, de confiscation du droit à la grève à travers les déductions sur les salaires des grévistes et la déduction sur les points de promotion », et exige ainsi « l'arrêt immédiat de ces mesures arbitraires et illégales ». In fine, le SNE « tient l'Etat et le gouvernement pour responsables des conséquences de l'exploitation de la pandémie pour adopter des régimes et des lois injustes, restreindre les libertés, continuer à monopoliser les décisions concernant la question de l'éducation, et essayer d'écraser le mouvement syndical …« . Selon le syndicat « cela ne fera que pousser la situation à plus de congestion« , et appelle ainsi le ministère de l'Education nationale à ouvrir un dialogue sérieux et responsable menant à des résultats qui répondent aux aspirations et aux attentes des employés de l'éducation toutes catégories confondues, comme étant le seul moyen pour mettre fin à la tension au sein du secteur. Photo Mounir Mehimdate