Le Sud-Africain Patrice Motsepe, a été élu par acclamation, vendredi 12 mars, nouveau président de la Confédération africaine de football (CAF) lors de la 43ème Assemblée générale de la CAF à Rabat qui a été marquée par une valeur commune, celle de l' »unité africaine ». Le Marocain Fouzi Lakjaa et l'Egyptien Hani Abo Rida ont également obtenu des postes au sein du Comité exécutif (Comex) de la FIFA par consensus. Les travaux de l'Assemblée générale de la CAF se sont ouvert vendredi à Rabat au Maroc et ont été sanctionnés par plusieurs votes et élections, notamment pour désigner le successeur de Constant Selemani Omari, président intérim de la CAF en remplacement du Malgache Ahmad Ahmad (suspendu pour deux ans par la FIFA, ndlr) pour prendre la tête de la CAF. Fait marquant de cette élections, les patrons des Fédérations nationales de Football des pays du continent Africain se sont tous (ou presque) accordés pour désigner un candidat unique afin de privilégier la cohésion et consacrer l' »unité africaine », une expression que tous les intervenants ont utilisé. Et c'est donc sans surprises que le Sud-africain Patrice Motsepe a été élu comme nouveau patron de la CAF suite à un accord mené sous les auspices de la FIFA et dans lequel l'Ivoirien Jacques Anouma, le Sénégalais Augustin Senghor et le Mauritanien Ahmed Yahya se sont retirés pour s'accorder sur un candidat unique. Pour ce vote, le quorum a été atteint, 52 pays africains sur 54 étaient présents pour cette triple élection qui devait désigner le prochain président de la CAF mais aussi les membres du Comité exécutif (Comex) de la FIFA et le Comité exécutif (Comex) de la CAF. Un consensus qui dérange Alors que plusieurs candidatures pour le poste de président de la Confédération africaine de football (CAF) ont été soumises et le vote s'annonçait difficile, mais les trois autres prétendants, ont signé un pacte pour se ranger derrière Motsepe dans l'idée de développer une harmonie africaine au sein de la CAF et permettre à cette institution de se développer paisiblement. Réagissant à l'élection de son successeur, Constant Selemani Omari, le président intérim de la CAF sur le départ, a affirmé que ce « protocole qui privilégie une entente globale » découlait d'une « prise de conscience », pour « refaire une unité » africaine. Alors que certains pays du continent ont critiqué cette entente et ont dénoncé l'interventionnisme de la FIFA dans le processus électoral, le président sortant de la CAF a affirmé que cette idée avait déjà germé depuis l'année dernière. Soulignant l'importance d'un continent africain unité et solidaire, le ministre marocain de la Jeunesse et des Sports, Othmane Firdaous qui intervenait lors de l'ouverture des travaux de l'Assemblée générale, a affirmé que « l'interdépendance ne peut pas aller sans solidarité », et que « le football de demain aura encore plus besoin de l'Afrique demain », un continent « où le feu du football brule ». « Si l'Afrique gagne, la FIFA gagne », a de son côté déclaré le président de la FIFA, Gianni Infantino, dans son mot d'ouverture, au moment où des critiques ont été formulées sur ce qui a été appelé « l'accord de Rabat », où les candidats en lice pour la présidence de la CAF se sont rangés derrière le Sud-Africain. Le travail de Fouzi Lakjaa a payé Outre l'élection d'un nouveau patron de la CAF, une autre élections était très attendue, celle des membres du comité exécutif de la FIFA où deux postes pour l'Afrique étaient en jeu. En lice, plusieurs candidats, mais finalement c'est le président de Fédération Royale Marocaine de Football (FMRF), le Marocain Fouzi Lakjaa et l'Egyptien Hani Abo Rida (candidat à sa réélection) qui ont été retenus après que les autres candidats ont se sont retirés à la faveur d'un consensus. En effet, selon le secrétaire général de la CAF, le candidat algérien et kenyan se sont retirés vendredi matin. Deux autres candidats ont annoncé publiquement leur retrait après avoir demandé une prise de parole avant le vote, se disant confiants que les deux autres candidats allaient pleinement réaliser les idéaux des africains. L'Algérien Kheireddine Zetchi a créé la surprise en retirant sa candidature, alors que la presse algérienne l'avait annoncé comme cherchant à briguer ce poste. Mais le candidat algérien a pris du retard sur ses concurrents après que sa candidature ait été rejetée une première fois par la FIFA avant que le Tribunal arbitral du sport, le TAS n'annule la décision. De son côté, Fouzi Lakjaa avait toutes ses chances de remporter ce poste, une consécration pour ce haut cadre du ministère des Finances qui a pris la tête de la FRMF en 2014 et l'a réorganisée à tous les niveaux en redonnant ses lettres de noblesse au football marocain. Cet homme qui ne mâche pas ses mots, s'est rendu indispensable dans le monde du football marocain et africain ces dernières années, et a su prendre les décisions qui s'imposaient pour permettre aux équipes nationales de briller. Grâce à son leadership, il s'est imposé comme le candidat rassembleur. Fouzi Lakjaa qui a réussi à occuper ce poste au Comex, une première pour un Marocain, occupait déjà plusieurs postes de responsabilités au sein de la CAF. Il est notamment le deuxième vice-président de la CAF, le président de la commission des finances de la CAF et vice-président de la commission d'organisation des compétitions inter-clubs et de la gestion du système d'octroi des licences de clubs au sein de la CAF. Il est par ailleurs membre de la commission de gouvernance de la FIFA. Lakjaa tire à boulets rouges Si le président de la FMRF a reçu les soutiens des nations africaines pour les représenter au Comité exécutif de la FIFA, tout comme les autres candidats élus ce vendredi, les critiques ça et là persistaient dans certains camps qui dénonçaient la « faiblesse » des dirigeants africains devant la FIFA. Intervenant en tant que représentant du pays hôte pour cette Assemblée générale de la CAF, Fouzi Lakjaa a tenu s'exprimer pour « clarifier une bonne fois pour toute que le sort de notre football (du football africain), est entre nos mains, nous les présidents des Fédérations ». Selon lui, la seule raison d'être des dirigeants africains doit être de promouvoir le football africain. Ainsi, il a affirmé que « toutes les polémiques concernant la relation avec la FIFA sont des polémiques stériles qui ne servent à rien ». Et d'ajouter, qu'en tenant compte de la « réalité de notre football », la seule solution c'est d' »agir » dans un contexte d'union. « On ne peut pas créer des débats stériles en marge, le sort du foot est entre nos mains », a-t-il asséné, assurant qu'il fallait faire cette « clarification fondamentale ». Il faut « arrêter les déviations qui minimisent nos énergies et qui ralentissent notre dynamique », a-t-il déclaré, ajoutant qu'il fallait aller plutôt vers l'union, et un « accompagnement étroit avec la maison mère qui est la FIFA », a-t-il justifié. Et de conclure, qu'un contexte d'union et de solidarité africaine « ne doit pas être une contrainte », au contraire, que ce sommet sera celui de la « relance pour le foot africain ».