Le ton monte entre les « frères« . Les dernières sorties médiatiques du plus grand parti islamiste d'Algérie (MSP), toléré par le régime au pouvoir, n'ont pas laissé les « frères » du parti de la justice du développement (PJD) indifférents. Pour rappeler les faits aux absents, ces dernières semaines, le chef du MSP, Abdelaziz Makri a multiplié les faux pas envers le Maroc. La première, était de faire la promotion de la pseudo RASD en plaidant pour l'autodétermination au Sahara, et la seconde en soutenant l'idée d'une Union du Maghreb Arabe (UMA) sans le Maroc, se rangeant ainsi aux côtés du chef du mouvement tunisien, Ennahda, Rached Ghannouchi. Ces erreurs d'éthique ne devaient pas rester sans réponse pour l'une des figures du PJD, Mohamed Reda Benkhaldoun, président du comité des relations internationale du parti, qui a estimé juste de tirer cette affaire au clair. Via une lettre ouverte en date du 4 mars, il a d'abord exprimé l' »étonnement » et la « condamnation » du PJD des dernières déclarations de Makri, notant que le parti de la Lampe « avait préféré communiquer avec le MSP par correspondance interne et l'alerter de son dérapage incompatibles les principes de l'union de la Ouma, et les intérêts généraux, la fraternité, et le bon voisinage ». Au sujet du Sahara, le PJDiste a souligné que « les partis à référentiel islamique ou panarabiste ne peuvent en aucun cas soutenir un mouvement séparatiste, que ce soit dans le monde arabe, islamique ou ailleurs« , notant que « la politique de certaines parties concernant l'intégrité territoriale du Maroc est connue de tous, et a des motifs historiques, géopolitiques, et ce n'est pas l'endroit pour les détailler« . Au sujet de l'UMA, Mohamed Reda Benkhaldoun a rappelé au frère algérien qu'il a totalement déformé les propos de Rached Ghannouchi, les « sortant de leur contexte« , tout en affirmant regretter cette « attaque violente et très dangereuse qui porte atteinte à tous les liens de fraternité entre les deux peuples frères du Maroc et de l'Algérie ». « Vous avez profité de la déclaration de Cheikh Rached Ghannouchi, et vous l'avez sortie de son contexte, vous lui avez fait dire ce qu'il n'a jamais dit, et vous avez fondé vos propos sur le fait que la coopération à l'intérieur de l'UMA se fait avec trois pays, la Tunisie, l'Algérie et la Libye, en déclarant qu'il avait oublié la Mauritanie. Mais vous avez surenchéri en ajoutant la Mauritanie mais pas le Maroc, parce qu'il a introduit les sionistes dans la région« , a rappelé Benkhaldoun. Sur la question du Sahara, il a rappelé à Abdelaziz Makri que l'option du référendum était dépassée depuis 1991, pour différentes raisons, et que l'envoyé spécial de l'ONU avait déclaré clair et net en 2008 devant le Conseil de sécurité que « l'indépendance du Sahara occidental n'est pas une option ». Pour la question de la normalisation avec Israël comme cause pour exclure le Maroc de l'UMA, le Pjdiste renvoi la balle à Abdelaziz Makri en l'interrogeant notamment sur son parti et le rôle qu'il a joué pour relancer l'UMA, ou encore sa contribution pour la réouverture des frontières, tant attendue entre le Maroc et l'Algérie.