Après plusieurs sorties médiatiques du Mouvement de la société pour la paix (MSP), le plus grand parti islamiste en Algérie, le Parti de la justice et du développement (PJD) a répliqué. Jeudi, le parti au pouvoir a adressé une lettre ouverte aux islamistes algériens, pour exprimer le «regret», «l'étonnement» et la «condamnation» du PJD au sujet des récentes déclarations d'Abderrazak Makri sur le dossier du Sahara. Dans sa lettre, signée Mohamed Reda Benkhaldoun, président du Comité des relations internationales, le PJD rappelle avoir «initialement préféré communiquer» avec le MPSP «par correspondance interne» pour l'alerter sur son «dérapage incompatible avec les principes d'unité nationale, d'intérêts communs, de fraternité et de bon voisinage». «Nous vous avons rappelé que les partis ayant une référence islamique ou nationale ne peuvent en aucun cas soutenir un mouvement séparatiste dans le monde arabe, islamique ou ailleurs.» PJD Le PJD déclare ainsi regretter, après ce rappel, «une attaque violente et très dangereuse qui porte atteinte à tous les liens de fraternité entre les deux peuples frères du Maroc et d'Algérie». «Vous avez profité d'une déclaration du Cheikh Rached Ghannouchi, chef du mouvement tunisien Ennahda, et vous l'avez sortie de son contexte», dénonce le parti. Le PJD alerte, dans ce sens, le MSP sur de nombreux aspects liés à la «question du Sahara marocain», «la question palestinienne» et «la question de l'Union du Maghreb», en insistant sur l'expulsion des Marocains d'Algérie en 1975. «Nous espérons que malgré ce qui s'est passé, chacun reviendra au bon sens, et que les intérêts passeront avant tout autre calcul. Nous demandons à Dieu Tout-Puissant de nous épargner les conflits et de protéger l'Algérie sœur de tout mal», conclut la lettre. La semaine dernière, le chef MSP a confirmé son appui à Rached Ghannouchi en déclarant soutenir l'idée d'une Union du Maghreb excluant le Maroc. En février, la formation politique s'est faite l'avocat du Polisario, en plaidant pour «l'autodétermination» au Sahara et en qualifiant le dossier de «question de décolonisation». Article modifié le 2021/03/05 à 15h49