Le Président du plus grand parti islamiste algérien, Abderrazak Makri, a estimé mercredi que le dossier du Sahara occidental ne doit pas causer des tensions entre le Maroc et l'Algérie, tout en estimant que la fermeture des frontières terrestres maroco-algériennes est une erreur qui doit être corrigée. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), plus grand parti islamiste algérien appelle à nouveau à l'ouverture des frontières terrestres entre l'Algérie et le Maroc. Mercredi, dans une interview accordée au média en ligne TSA Algérie, Abderrazak Makri, président du MSP, a affirmé que la fermeture de ces frontières est une «erreur politique, économique, culturelle et sociale inacceptable» et qui doit être «corrigée». Abderrazak Makri a abordé les relations maroco-algériennes, les qualifiant de «tendues». «L'Algérie et le Maroc doivent trouver un compromis pour que le dossier du Sahara occidental ne soit plus une raison pour envenimer ces liens». «Nous avons un destin commun, parce que nous sommes un seul peuple. Nous partageons la même culture, la même langue, la même doctrine religieuse et la même géographie (...) Il est difficile de faire la différence entre un citoyen marocain qui vit à Oujda et un citoyen algérien vivant à Maghnia.» Le président du MSP, Abderrazak Makri «Une erreur qui n'a aucune raison logique» L'homme politique a mis en avant les points communs entre Marocains et Algériens. «Le peuple du Maghreb a des caractéristiques communes, c'est un peuple réuni autour du couscous, Berboucha (plat) et le burnous (habit traditionnel)», déclare-t-il au média algérien. Celui qui est à la tête du troisième plus grand parti en Algérie a appelé à trouver «une formule pour résoudre le problème du Sahara occidental, loin des tensions entre le Maroc et l'Algérie». Pour lui, l'ouverture des frontières terrestres entre les deux pays «n'a rien à voir avec cette question». «C'est une erreur qui n'a aucune raison logique», confie-t-il, affirmant que son parti s'oppose même à cette fermeture. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que le MSP et son président appellent à mettre fin à la fermeture des frontières entre le Maroc et l'Algérie. Abderrazak Makri avait critiqué, à maintes reprises, la politique hostile entreprise par le gouvernement de son pays à l'encontre du royaume, appelant à l'activation des accords de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Le Mouvement de la société pour la paix est devenu la troisième force politique en Algérie, au lendemain des élections législatives algériennes du 4 mai 2017, après avoir remporté 33 sièges de l'Assemblée populaire nationale, chambre basse du Parlement algérien. Les islamistes algériens n'ont pas manqué, par le passé, de surfer sur la vague anti-Maroc. Abderrazak Makri avait auparavant critiqué le «cannabis marocain» qui envahirait l'Algérie, tout comme le «soutien militaire saoudien au royaume avec l'assistance de la France». En novembre 2016, Abderrazzak Makri avait aussi accueilli au siège du MSP Saâdeddine El Othmani, alors en visite en Algérie. Les frontières terrestres maroco-algériennes sont fermées depuis 1994 à la suite de l'attentat terroriste contre l'hôtel Atlas Asni à Marrakech, dans lequel des Algériens auraient été impliqués. Le Maroc avait imposé, suite à ce drame, des visas aux ressortissants algériens. Une mesure contre laquelle l'Algérie avait riposté en procédant à la fermeture de ses frontières terrestres avec le Maroc.