Les chefs de partis algériens se relaient pour condamner la ligne politique du royaume. Après la sortie d'Abdelkader Bengrina, chef du Mouvement El Bina, c'est au tour de son ancien «frère» Abderazzak Makri, le secrétaire du Mouvement de la société pour la paix (MSP), de lui emboiter le pas. Invité hier soir par la chaîne El Bilad pour présenter les grandes lignes du programme électoral de sa formation islamiste pour les législatives anticipées du 12 juin, Makri a choisi de dénoncer la reprise des relations entre Rabat et Tel-Aviv. «Maintenant, le Maroc est un bastion pour attaquer l'Algérie. Il faut le dire clairement. C'est une étape dangereuse dans l'histoire de la région», a-t-il estimé. A cette occasion, Makri a réitéré son appel à une édification de l'union maghrébine sans le Maroc. «Prenons l'exemple de l'Union européenne, ils ont commencé par un groupe d'Etats et ensuite ils ont procédé à son élargissement à d'autres pays. Construisons le Maghreb arabe avec l'Algérie, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie, sans le Maroc», a défendu l'islamiste. Et de conclure en lançant que «c'est au peuple marocain de changer ses conditions» s'il souhaite, bien entendu, intégrer le Maghreb de Makri et de Rached Ghannouchi, le leader inamovible des islamistes tunisiens d'Ennahda.