A l'occasion du 2è anniversaire du Hirak, marqué par d'importantes manifestations à travers l'ensemble du territoire algérien, Amnesty International (AI) a pointé une « stratégie délibérée visant à écraser la dissidence par les autorités » à travers notamment des « arrestations et des poursuites arbitraires » visant des manifestants pacifiques et des journalistes. Pour Amna Guellali, directrice adjointe d'AI pour la région MENA, c'est là « la preuve d'une stratégie délibérée visant à écraser la dissidence par les autorités algériennes qui vont à l'encontre des promesses des autorités de respecter les droits humains ». Ce sont là les actions d'un « gouvernement résolu à empêcher son peuple de protester pacifiquement et d'exprimer des opinions critiques sur les réseaux sociaux », a insisté Amna Guellali, cité dans un communiqué de l'ONG, publié à cette occasion. Et d'insister que « ces tactiques répressives n'ont pas leur place dans une société respectueuse des droits », Tout en rappelant que « de nombreuses personnes graciées par le président Tebboune ces derniers jours étaient des militants pacifiques qui exerçaient leurs droits à la liberté d'expression et de réunion et n'auraient jamais dû être détenus en premier lieu », la militante a appelé le gouvernement algérien à « libérer immédiatement et sans condition tous les autres manifestants pacifiques, militants et journalistes qui ont été poursuivis ou sont toujours en détention pour avoir exprimé leurs opinions ou protesté pacifiquement et abandonner toutes les charges en suspens contre eux ». AI souligne à cet égard que « les autorités algériennes ont pris pour cible des dizaines de manifestants, journalistes et militants avec des arrestations et des poursuites arbitraires, pour avoir participé à des manifestations pacifiques et exprimé des opinions politiques sur les réseaux sociaux ». Au moins 73 personnes ont été, au cours des deux dernières années, la cible d'arrestations arbitraires, de poursuites et, dans certains cas, de longues peines de prison fondées sur des dispositions vaguement formulées du Code pénal telles que « porter atteinte » à la sécurité ou à l'intérêt national, « offenser » contre des responsables ou « incitation » à des attroupements non armés, rappelle l'ONG. Elle assure qu'un examen des documents judiciaires montre que dans certains cas, les juges ont utilisé des informations trouvées sur des applications de messagerie privées pour porter plainte contre eux, en plus de les poursuivre pour des publications publiques sur Facebook.