L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International a dénoncé l'escalade de répression en Algérie après la vague d'arrestations récente qui a ciblé un nombre de militants et d'activistes. Selon un communiqué de l'ONG, publié par les médias locaux, les autorités algériennes sont appelées, en "toute urgence", à "mettre fin à cette répression" et libérer toutes les personnes qui ont été arrêtées "parce qu'elles ont exercé leurs droits". "Les autorités algériennes se sont livrées à une répression qui s'est traduite par l'arrestation de dizaines de personnes ayant pacifiquement exercé leurs droits à la liberté d'expression et de réunion dans les mois qui ont précédé les élections législatives qui ont eu lieu le 12 juin", a dénoncé Amnesty International. D'après Amna Guellali, directrice régionale adjointe pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International, les autorités algériennes ont utilisé tous les moyens à leur disposition pour écraser la dissidence et réduire au silence les protestataires du mouvement du Hirak, arrêtant et poursuivant en justice des dizaines de militants sur la base d'accusations forgées de toutes pièces, uniquement parce que ces personnes ont participé à des manifestations ou exprimé des opinions politiques dissidentes". Elle a souligné que les autorités algériennes doivent de toute urgence mettre fin à cette répression et veiller à ce que soient respectés les droits des manifestants pacifiques, des journalistes et des militants des droits humains à la liberté d'expression, à la liberté d'association et à la liberté de réunion. Tout en rappelant que 273 militants croupissent dans les geôles du pouvoir algérien, Amnesty International a appelé à la libération de "toutes les personnes arrêtées et poursuivies en justice de façon inique parce qu'elles ont exercé leurs droits", ainsi qu'à l'abandon des "charges retenues contre elles". Dans ce sens, elle a dénoncé la nature des accusations qui sont collés aux militants du Hirak notamment après la classification des mouvements Rachad et du MAK comme organisations terroristes et après l'amendement du code pénal en considérant d'acte terroriste "l'incitation au changement du système de gouvernance". Se basant sur des recherches qu'elle a menées, Amnesty a fait savoir que les autorités judiciaires ont depuis le mois de mars inculpé au moins 17 militants d'infractions liées au "terrorisme". "Les mesures prises par les autorités algériennes pour qualifier de terroristes des militant·e·s pacifiques, et leur empressement à inclure une nouvelle définition très large du terrorisme dans leur législation, indiquent qu'elles sont déterminées à intimider les opposantes pacifiques pour les réduire au silence, et à décimer l'opposition politique", a expliqué Mme Guellali.