L'organisation Non Gouvernementale (ONG) Amnesty International s'est insurgée contre l'utilisation par les autorités algériennes de la législation liée au terrorisme pour réprimer le hirak, soulignant que "les charges fabriquées de toutes pièces retenues contre des défenseur·e·s des droits humains doivent être abandonnées". " Nous sommes profondément préoccupés par cette affaire contre de courageux défenseurs des droits humains", a déclaré Amna Guellali, directrice adjointe d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord dans un communiqué. Mme Guellali souligne qu'il s'agit d'une "nouvelle tendance inquiétante des autorités algériennes utilisant la législation liée au terrorisme pour réprimer les droits à la liberté de réunion et d'expression pacifiques avant les élections prévues en juin". Selon elle, ces accusations ne sont qu'un écran de fumée pour réduire au silence la voix de ces défenseurs des droits humains et réprimer leur militantisme. Dans ce sens, elle a exigé des autorités algériennes de "mettre fin à ces procès contre les défenseurs des droits humains, les militants du Hirak et garantir les droits à la liberté d'expression et de réunion pacifique à la veille des élections législatives de juin". "Les autorités algériennes doivent immédiatement abandonner les poursuites lancées contre les défenseur·e·s des droits humains Kaddour Chouicha, Jamila Loukil et Said Boudour, ainsi que contre 12 autres personnes militant au sein du mouvement du Hirak, qui encourent tous la peine de mort ou de lourdes peines de prison sur la base de charges fabriquées de toutes pièces, telles que « participation à une organisation terroriste » et « complot contre l'Etat », en relation avec leur participation à des manifestations pacifiques", lit-on sur le portail d'Amnesty International. L'ONG a aussi appelé les autorités algériennes à abandonner incessamment toutes les charges retenus à l'encontre des défenseurs des droits humains, notamment Kaddour Chouicha, Djamila Loukil et Said Boudour, ainsi que 12 autres militants du Hirak qui encourent tous la peine de mort ou de longues peines de prison sur la base de "fausses accusations" de "participation à une organisation terroriste" et "complot contre l'Etat" en lien avec leur participation à des manifestations pacifiques. D'après Amnesty international, les lourdes accusations reposant sur des "allégations" qui lient les trois défenseurs des droits de l'Homme au mouvement politique islamiste illégal de Rachad, qui vise selon l'ONG a "discréditer le Hirak". La chambre d'accusation près le tribunal d'Oran décidera ce mardi si les trois mis en cause, qui réfutent toute appartenance à cette organisation, resteront en liberté en attendant la programmation de leur procès, où dans le cas contraire, ils seront placés en détention provisoire, allant jusqu'à 16 mois d'emprisonnement, indique le communiqué. Par ailleurs, l'ONG dénonce une intensification alarmante des arrestations et répressions envers les militants du Hirak, avec au moins 44 manifestants mis sous mandat de dépôt et poursuivis pour avoir participé à des manifestations pacifiques le 14 mai. Au total, au moins 124 militants sont actuellement détenus en Algérie en raison de leur participation aux manifestations, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), un observatoire local.