Les forces de l'ordre ont été déployés en Tunisie pour palier à une contestation de jeunes née suite à l'entrée en vigueur d'un confinement de 4 jours, coïncidant avec l'anniversaire des 10 ans de la Révolution Tunisienne. Les jeunes tunisiens sont sortis dans la nuit de lundi pour poursuivre leurs manifestations, et l'armée a été appelée en renfort. Depuis trois jours, des émeutes ont éclaté dans la nuit dans plusieurs localités du pays, surtout dans des quartiers marginalisés. Lundi, encore, ces manifestations inédites sont en train d'avoir lieu. Les manifestants, très jeunes, de 15 à 25 ans pour la plupart, se sont rapidement organisés pour se rebeller face au déploiement de la police suite à la mise en place d'un confinement au moment où ces derniers ne rentrent d'habitude que très tard le soir. Les casseurs se sont attaqués aux banques, magasins et ont brulé des pneus. Les violences ont débouché sur des affrontements directs avec la police qui a fait usage de gaz lacrymogène dans certaines régions du pays en réponse à des jets de pierre et autres projectiles. Les jeunes, qui vivent déjà dans des conditions difficiles à cause de la crise économique doublée des effets de l'épidémie du coronavirus, ont affronté les forces de l'ordre qui voulaient faire respecter le couvre-feu avancé à 16 heures au lieu des 20 heures en vigueur depuis le début de l'épidémie du coronavirus. Un total de 632 personnes ont été arrêtées, a annoncé lundi le ministère de l'Intérieur, et les arrestations se sont poursuivies lundi notamment à Bouficha et Sidi Bouali, où la police a arrêté sept jeunes qui ramassaient et et entreposaient des pneus usagés destiné à être brûlés. Par ailleurs, une source du ministère de l'Intérieur a indiqué que l'armée a déployé ses éléments dans les régions de Bizerte (nord), Sousse (est), Kasserine et Siliana (centre-ouest) – afin de protéger les bâtiments publics Le président tunisien Kais Saied s'est rendu lundi dans l'après-midi à El Mnihla pour parler avec des jeunes et les dissuader de tomber dans la violence. Mais ces conseils n'ont été entendus par les jeunes du pays car, les jeunes sont sortis pour la 4ème nuit consécutive pour faire part de leur colère. Selon Tunisie numérique, les affrontements entre les jeunes et les forces de police ont repris lundi soir à la cité Ezzouhour, à Kasserine ainsi qu'à Béja, où un dispensaire a été incendié la nuit dernière. D'autres jeunes ont mis le feu à des pneus et ont bloqué la route, au niveau de l'avenue Ibn Khaldoun dans la capitale Tunis. Par ailleurs, les forces de l'ordre du district de Carthage ont arrêté deux personnes à Carthage Byrsa, alors qu'ils étaient « en train de préparer des émeutes nocturnes et étaient en possession de pneus usagés », indique le site d'information tunisien.