Les relations historiques Maroc-USA se sont renforcées davantage suite à la décision, le 10 décembre 2020, du président américain sortant, Donald Trump, de reconnaître la pleine souveraineté du Maroc sur son Sahara et d'ouvrir un consulat à la ville de Dakhla. Dimanche 10 janvier, David Schenker, secrétaire d'Etat américain adjoint chargé des Affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA), a visité, de manière solennelle, le futur siège du consulat US à Dakhla, dans ce qui a été la première visite officielle d'un haut fonctionnaire américain au Sahara marocain. Le responsable a tenu a rappeler lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger Nasser Bourita que « le Maroc est un partenaire essentiel pour la stabilité régionale » notant qu'il s'agit « du seul pays d'Afrique à avoir un accord de libre-échange avec les Etats-Unis ». Pour Abdelhamid Benkhattab, professeur des sciences politiques à la faculté de droit Agdal-Rabat, cette succession d'événements positifs ne fait que renforcer la position du Maroc à l'échelle internationale. Il explique dans une analyse livrée à Hespress Fr, que cette reconnaissance américaine est un élément clef dans les relations internationales du Royaume. « Reconnaître la souveraineté d'un Etat sur un territoire c'est aussi reconnaître la légitimité de la présence de cet Etat sur le plan international. Nous sommes devant une puissance internationale qui est les Etats Unis d'Amérique, un Etat clé dans les relations internationales qui bénéficie d'une position forte au sein des organisations internationales, notamment l'ONU et le NATO, et qui a un avis sur le plan international. Donc nous sommes devant une consécration de la légitimité internationale de la présence marocaine dans son Sahara », estime le politologue. À partir de ce moment-là, poursuit-il, « nous aurons un effet d'entraînement sur le comportement des acteurs internationaux partout dans le monde. Nous aurons une consécration de la reconnaissance des organisations internationales comme le NATO, qui d'ores et déjà reconnaît pleinement la souveraineté marocaine sur son Sahara. Il faut rappeler aussi les rapports qui existent entre les USA et l'UE ». Nous sommes donc sur le point d'assister un à changement majeur en ce qui concerne la perception internationale de la souveraineté marocaine sur son Sahara, souligne-t-il. Jusqu'à présent le Maroc a toujours été présent sur son territoire, rappelle le politologue. Mais sur le plan juridique international, il y avait encore des doutes de la part d'un certain nombre d'alliés des USA. Aujourd'hui, avec la reconnaissance officielle des Etats-Unis d'Amérique, beaucoup d'acteurs internationaux se rallieront incessamment à cette position, estime Benkhattab. Et à partir de ce moment-là, dit-il, « nous assisterons à un revirement majeur dans la résolution de ce conflit qui n'a que trop longtemps duré« . Par ailleurs, Benkhattab explique qu'il s'agit également, non pas d'une reconnaissance d'un simple Etat, ou d'un petit acteur international, mais de la reconnaissance d'une puissance mondiale qui est très influente et peut influencer non seulement les organisations internationales, mais aussi un grand nombre d'Etats et d'acteurs. « Nous sommes là devant un changement majeur dans le paradigme international en ce qui concerne la résolution du conflit du Sahara. Ça permet aussi de montrer aux Etats du monde entier que le Maroc et ses provinces du sud sont un territoire qui est totalement marocain, qu'ils peuvent y investir, qu'ils peuvent s'y rendre, notamment pour le tourisme, en toute sécurité », analyse le politologue. D'autant plus que jusqu'à une date récente, rappelle-t-il, « la position des alliés internationaux du Maroc, notamment les Européens, n'était pas aussi claire à l'égard de la souveraineté du Maroc sur son Sahara ». « Tout le monde se disait informellement avec le Maroc mais aucune déclaration officielle n'a été faite en faveur de cette reconnaissance. Actuellement, avec le changement de la position des USA, je crois qu'un grand nombre d'Etats et d'organisations internationales (régionales, ONG), vont prendre une décision claire en faveur de cette résolution », conclut le politologue.