Placer le climat et la nature au centre de la relance mondiale, au coeur du « One Planet Summit », une plateforme d'engagements pour relever le défi du changement climatique, qui prendra place lundi à Paris. Le sommet sera marqué par les interventions d'une trentaine de personnalités, principalement par visio en raison de la crise sanitaire. Parmi elles, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, le président de la Banque mondiale David Malpass, le prince Charles, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la chancelière allemande Angela Merkel, les Premier ministres britannique Boris Johnson et canadien Justin Trudeau, le président du Costa Rica Carlos Alvarado, la présidente de la BCE Christine Lagarde et le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus. Chacun devrait présenter des initiatives ou prendre des engagements concrets autour des quatre thèmes de la conférence: protection des écosystèmes terrestres et marins; promotion de l'agro-écologie; mobilisation des financements; lien entre déforestation, préservation des espèces et santé humaine. « La crise liée à l'épidémie de Covid-19 nous conforte dans nos convictions : nous devons construire une société et une économie plus résilientes et plus vertueuses pour mieux absorber les chocs externes, qu'ils soient sanitaires ou écologiques », soulignent les organisateurs dans une note de présentation du Sommet. « Face à l'urgence climatique et à la dégradation de la biodiversité, l'engagement des seuls décideurs politiques ne suffit pas. Le changement de paradigme nécessaire dans tous les secteurs doit passer par l'intégration des critères climatiques et environnementaux au cœur des modèles économiques. Les partenariats multi-acteurs – ou coalitions One Planet – sont donc fondamentaux afin de casser les silos et mettre en œuvre la transition bas-carbone », ajoute la même source. « Face aux épidémies comme au réchauffement, la préservation de la biodiversité est quelque part notre assurance vie collective ». Or, la diplomatie verte a pris du retard, avec une quasi année blanche en 2020 avec le report à l'automne 2021 du congrès de l'Union internationale de conservation de la nature et de la COP26″, poursuite la même source. Il est à souligner que le « One Planet » ambitionne de « participer à la construction de la mobilisation » pour réussir cette séquence diplomatique en « montrant qu'il est possible d'agir pour la préservation de la planète, de la biodiversité, de façon très concrète ». Concernant la protection des écosystèmes, le sommet veut relancer la « Coalition de la haute ambition pour la nature » – chapeautée par la France, la Grande-Bretagne et le Costa Rica, avec pour objectif d'y intégrer une cinquantaine de pays, chacun s'engageant à placer 30% de son territoire en espaces protégés. Sur la question des financements en faveur de la biodiversité, il s'agit de porter une coalition visant à consacrer 30% des financements publics en faveur du climat à des « solutions basées sur la nature ». La création d'une alliance d'investisseurs privés pourrait également être annoncée. Dans le domaine de l'agro-écologie, divers projets devraient être annoncés. Le « One Planet » sera également précédé d'un forum de l'investissement consacré au programme de « Grande muraille verte » de l'Union africaine, qui vise à lutter contre la désertification autour du Sahara. Forum qui a pour objectif d'obtenir des engagements atteignant au total 10 milliards de dollars. Un dispositif de suivi doit également être mis en place. Le premier One Planet Summit s'est tenu le 12 décembre 2017, deux ans après l'adoption de l'Accord de Paris sur le climat et a rassemblé plus de 4000 personnes autour d'une tribune de leaders du monde politique, du secteur privé, d'organisations internationales, d'organismes financiers, de fondations, d'ONG et de citoyens.