La Mauritanie a asphyxié les velléités du « Polisario » et a créé une zone militaire limitrophe avec le Maroc dans le cadre de son grand projet de renforcer sa défense dans une région dépeuplée et non sécurisée. En effet le gouvernement de « Nouakchott » a approuvé mercredi dernier, un projet de décret portant création d'une zone de «défense» sensible dans le nord du pays le long de la frontière marocaine et fixant les coordonnées des points de repère terrestres matérialisant les limites de ladite zone. Les autorités mauritaniennes ont estimé que la zone concernée par ce projet « est vide inhabitée ou peu habité et pouvant constituer des lieux de transit pour les terroristes, les trafiquants de drogue et les bandes du crime organisé ». Cette décision intervient des semaines après que des « bandits » se soient infiltrés dans la zone tampon de Guerguerat de l'autre côté de la frontière mauritanienne. Les observateurs ont estimé que la Mauritanie tente, à travers la construction d'une zone de défense dans le nord du pays, de bloquer les débouchés fonciers que le Polisario exploite pour atteindre les zones tampons, convoitées également par les terroristes, les trafiquants de drogue et autres groupes de crime organisé. Nouakchott tente d'éviter toute collision avec les loyalistes du Polisario, ce qui l'a donc amené à sécuriser une zone désolée entre ses frontières nord et celles marocaines, bloquant ainsi la route au banditisme et trafic de tous genres qui profitait autrefois du vaste territoire mauritanien dépourvu de tout contrôle pour rejoindre Guerguerat. Le Maroc et la Mauritanie cherchent à intensifier leur coopération et à renforcer les mesures de contrôle de sécurité concernant le passage frontalier terrestre commun «Guerguerat», en plus de mettre en place des mécanismes de coopération bilatérale pour lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée en transit dans cet avant-poste tendu du Sahara. En février dernier, le Maroc et la Mauritanie avaient tenu leur première réunion du comité militaire mixte, en référence au protocole d'accord signé en 2006 à Rabat, une mesure qui avait provoqué la colère du Front séparatiste Polisario. Le front séparatiste comptait sur la faible coordination sécuritaire et militaire entre Rabat et Nouakchott pour s'infiltrer de temps en temps au passage de Guerguerat, semer le chaos et attirer l'attention de la communauté internationale. Il y a quelques semaines, des orpailleurs mauritaniens ont été subi des tirs de sommation par les Forces Armées Royales, lorsqu'ils se sont approchés de la berme que le Maroc est en train de construire. Les médias mauritaniens avaient déclaré que les véhicules des chercheurs d'or avaient été soumises à des tirs de sommation par les unités marocaines déployées le long du mur de sable près de la ville de Bir Emakrine. En novembre dernier, la Mauritanie avait renforcé ses positions militaires le long de la frontière avec le Maroc, lors de la crise qu'a connue le passage de Guerguerat près de la frontière nord du pays. Les autorités mauritaniennes avaient précédemment averti les prospecteurs de ne pas s'approcher de la frontière ni d'allumer les phares des véhicules la nuit. Par ailleurs, le chef d'état-major des Forces Armées mauritaniennes, le général Mohamed Ould Meguett s'est rendu deux jours durant en Algérie du 5 au 7 janvier 2021 pour une visite officielle où il rencontré son homologue algérien Saïd Chanegriha. Ce dernier avait déclaré que « la consolidation de la coopération militaire entre nos deux institutions est plus que souhaitable en vue de faire face conjointement aux défis sécuritaires imposés à notre région et examiner les voies et moyens à même de permettre à nos deux armées d'assurer leurs missions dans ce contexte empreint de risques et de menaces de tout bord ». Devant les médias algériens, il s'est félicité de la coopération militaire et sécuritaire entre les deux pays.