Said Bouteflika, le frère de l'ancien président algérien, et les deux anciens chefs des services de renseignements algériens, les généraux Bachir Tartag et Mohamed Médiène, ainsi que la cheffe du parti des Travailleurs, Louisa Hanoune, ont été acquittés, samedi 2 janvier, par la justice dans le procès de la rencontre organisée pour organiser la transition en Algérie. Le verdict est tombé. La Cour d'appel militaire de Blida a acquitté les 4 invités à la réunion organisée par Said Bouteflika, le frère de l'ancien président algérien en pleine crise du « 5ème mandat » avorté. Les deux anciens patrons des services de renseignement algérien, à savoir, le général de corps d'armée à la retraite Mohamed Mediène, dit « Toufik », et le général-major à la retraite Athmane Tartag dit « Bachir », Saïd Bouteflika, frère et conseiller du président déchu, et Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, étaient poursuivis pour «complot contre l'autorité de l'Etat et de l'armée» et étaient condamnés à 15 ans de prison ferme. Ce procès hors normes, qui a visé Mohamed Médiène, tout puissant général en Algérie, a été initié par les manigances de l'ancien chef de l'état-major Gaid Salah, qui a pris le contrôle du pouvoir après la démission fracassante d'Abdelaziz Bouteflika, poussé par la porte par le peuple. Gaid Salah qui a initié plusieurs procès dans le genre contre la « Issaba » (la bande) a réglé ses comptes avec tous ceux qui auraient pu se mettre au travers de son chemin. Mais depuis, le général est décédé, quelques jours précédant la prise de fonctions de l'actuel président Abdelmadjid Tebboune. L'issue du procès des 4 belligérants était presque connue d'avance après que le général à la retraire Khaled Nezzar, exilé en Europe et condamné à 20 ans de prison par coutumace pour «complot contre l'autorité de l'Etat» et «atteinte à l'ordre public», est finalement rentré en Algérie le 11 décembre, sans être inquiété. Les charges pesant contre lui ont été retirées et il circule désormais libre. Khaled Nezzar était également l'un des farouches détracteurs de Gaid Salah. Puisque les 4 inquiétés dans cette affaire ont été jugés ensemble, le jugement qui a été rendu a été le même pour tous, sauf que certains ne sont pas au bout de leur peine. Si Louisa Hanoune qui a reçu le meilleur des traitements en écopant de 3 ans de prison dont 9 mois ferme et le reste sursis (la période qu'elle a déjà passée en prison) pour ne pas avoir dénoncé cette réunion, et est en liberté depuis février, les autres ont été inquiétés dans d'autres affaires quelques jours avant ce procès, afin de les maintenir en prison. Il s'agit toutefois uniquement de Said Bouteflika et d'Athmane Tartag. En effet, le frère de l'ancien président qui était sous contrôle judiciaire dans l'affaire de l'ex-ministre de la Justice, Tayeb Louh, a été placé sous mandat de dépôt dans un nouveau dossier lié à l'homme d'affaires Ali Haddad, concernant la création annulée d'une chaîne de télévision consacrée à la promotion du 5ème mandat de Bouteflika. De son côté, le général Athmane Tartag dit Bachir, a été placé sous mandat de dépôt pour deux affaires, notamment celle de Madame Maya, fille supposée « cachée » d'Abdelaziz Bouteflika et celle de la vente de places de députés au sein du FLN en 2017 par les fils de Djamel Ould Abbès, ancien ministre et ex-secrétaire général du FLN.