Un tribunal militaire algérien a condamné à 15 ans de prison Saïd Bouteflika, l'ex-homme fort du sérail politique en Algérie, le général Mohamed Mediene – dit «Toufik» -, son successeur à la tête du renseignement Athmane Tartag et Louisa Hanoune, pour «atteinte à l'autorité de l'armée» et «complot contre l'autorité de l'Etat». Saïd, frère du président déchu Abdelaziz Bouteflika, Mohamed Mediene dit «Toufik» et son successeur à la tête du renseignement Athmane Tartag, ainsi que la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT, trotskistes) Louisa Hanoune, jugés dans la même affaire devant le tribunal militaire de Blida, au sud d'Alger, ont écopé de la même peine, selon l'agence officielle algérienne APS. Le Tribunal a également condamné à 20 ans de prison l'ancien ministre de la Défense et ex-chef d'état-major de l'armée Khaled Nezzar, son fils Lotfi, ainsi que Farid Benhamdine, gérant de la Société algérienne de pharmacie, tous les trois jugés par contumace dans la même affaire. Le parquet de Blida avait requis mardi 20 ans de prison à l'encontre de Saïd Bouteflika, qui s'était imposé comme l'homme fort du régime et pour les autres prévenus jugés dans ce procès, ouvert lundi loin des caméras. Seuls les avocats et les familles des accusés ont le droit d'assister aux audiences. Ce procès emblématique a lieu après une vague d'arrestations massives dans l'entourage d'Abdelaziz Bouteflika, dont l'annonce d'une candidature pour un cinquième mandat a soulevé des manifestations populaires massives dans tout le pays. Le mandat de trop pour un duirigeant fantôme et un sursaut de dignité du peuple algérien face à une situation devenue absurde. Des enquêtes judiciaires avaient ensuite été ouvertes sur des faits présumés de corruption visant d'ex-hauts responsables politiques et des hommes d'affaires, accusés d'avoir profité de leurs liens privilégiés avec le régime d'Abdelaziz Bouteflika. Le frère du président déchu et les deux ex-patrons du renseignement ont été incarcérés le 5 mai. Louisa Hanoune, cheffe du PT (trotskiste), a été placée en détention provisoire quatre jours plus tard.