Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a limogé, dimanche 8 novembre, son chef de l'armée, le général Adem Mohammed, sur fonds de crise dans la région du Tigré dans le nord du pays. Le chef du gouvernement éthiopien et prix Nobel de la paix a pris cette décision alors qu'une offensive militaire a été lancée sur la région depuis 4 jours. Mais les raisons du limogeage n'ont pas été expliquées. Le bureau du Premier ministre qui a annoncé la novelle a également indiqué que le chef adjoint de l'armée, le général Berhanu Jula, a été promu au rang de chef de l'armée en remplacement du général Adm Mohammed. Le gouvernement éthiopien a lancé mercredi une opération militaire contre la région séparatiste du Tigré. Samedi, le parlement éthiopien a fait dissoudre l'assemblée régionale du Tigré jugée « illégale » et son gouvernement et la mise en place d'une administration par intérim. Une centaine de soldats éthiopiens ont par ailleurs été admis pour des blessures par balles dans un hôpital du nord de l'Ethiopie, à proximité de la région du Tigré, région où se trouve la plus importante base militaire du pays, à Mekele (la capitale du Tigré), qui revient à l'ancienne guerre avec l'Erythrée. Selon un avis d'information des Nations unies diffusé dimanche, « une frappe aérienne a visé Mekele » où « une seule explosion a été notée, ainsi qu'une riposte venue du sol ». Vendredi, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait qualifié l'intervention militaire dans cette région séparatiste d' »opération de maintien de l'ordre ». Il a par ailleurs appelé la population à éviter les rassemblements pour ne pas être touchée par les « frappes aériennes ». Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit « profondément alarmé par la situation » au tigré, soulignant que « la stabilité de l'Ethiopie est importante pour l'ensemble de la Corne de l'Afrique », appelant à une « résolution pacifique » du problème entre l'Ethiopie et les dirigeants de la région dissidente.