Reconfinement ou pas ? Partiel ou total ? C'est les questions qui reviennent en boucle en ce moment au Maroc, surtout après le reconfinement de plusieurs pays européens, notamment la France, l'Espagne et la Belgique. En tout cas, tout laisse à croire qu'un reconfinement, total ou partiel, est à nos portes. Mais à quel prix ? Le prix sera certainement l'économie nationale selon plusieurs analystes. Mais la sécurité sanitaire des citoyens est en jeu. Si un reconfinement est instauré au Royaume, plusieurs secteurs, qui ont pu survivre aux 3 mois de confinement, se retrouveront face à une situation « désastreuse« . Sans oublier la classe vulnérable, qui elle, s'en est sortie à peine pendant le déconfinement, ou pas ! En tout cas, le chef du gouvernement, Saad Eddine El Otmani, n'écarte pas l'hypothèse d'un retour au confinement général en cas de détérioration de la situation épidémiologique au Maroc, où la propagation du virus fantôme se fait d'une rapidité inquiétante. Du côté des restaurateurs, c'est le flou total. À Casablanca par exemple, qui enregistre en moyenne 2.000 cas Covid-19 par jour, les restaurants sont déjà dans l'embarras suite aux restrictions imposées par les autorités locales (fermeture à 20h, couvre-feu à 22h). Leur situation peut empirer, si un reconfinement est mis en place au niveau de la métropole, fait savoir un professionnel du secteur. Pour Jean-Claude Kerenek, patron d'un restaurant, aussi ancien que réputé à Casablanca « s'il y a reconfinement, il faut que le gouvernement l'annonce le plus tôt possible, tout en nous laissant un délai de 48h ou 72h pour nous organiser, et ne pas tomber dans la même situation que la dernière fois« . Interrogé par Hespress Fr sur son ressenti par rapport à une éventuelle remise sous cloche, notre interlocuteur a relevé que les professionnels du secteur commençaient à peine à sortir la tête de l'eau. Comme plusieurs de ses confrères, Jean-Claude Kerenek s'est aussi engagé dans un crédit, lancé par le comité de veille économique (CVE), pour relancer son restaurant pendant le déconfinement. Il envisage même d'en reprendre un autre, mais la situation actuelle ne l'encourage pas. « J'étais en discussion avec ma banque pour mettre en place l'autre crédit relance, mis en place par l'Etat, qui nous permet de payer les fournisseurs et les charges (CNSS, AMO, CIMR), et avoir aussi un peu de trésorerie. Sachant que j'avais déjà pris le crédit Damane oxygène, pour un montant de plus de 500.000 dirhams. Maintenant, je suis en train de constituer le dossier pour le crédit relance, pour d'ici la fin de l'année. Mais s'il y a reconfinement, mon bilan prévisionnel va tomber à l'eau, et je vais me retrouver endetté jusqu'au cou« , dit-il, exprimant ainsi les craintes de plusieurs de ses semblables. Ce professionnel de la restauration conclut que si on décide de fermer, même partiellement, les autorités commenceront selon lui par « les secteurs qui ne sont pas d'une nécessité première, notamment les restaurants et cafés« . Dans ce cas de figure, notre interlocuteur met en garde contre les répercussions économique de cette décision, « aussi judicieuse soit-elle « , mais qui » mettra en péril tout un secteur, qui emploie des milliers de salariés ».