Le ministère algérien de la Défense s'est élevé contre la libération d'otages européens contre une rançon au Mali, pays avec lequel l'Algérie partage des frontières. L'Algérie a annoncé avoir capturé l'un des djihadistes libérés par le pouvoir malien contre la libération de plusieurs otages retenus par des groupes terroristes au Mali. Le dénommé Mustapha Derrar, présenté comme un « terroriste » par Alger, a été arrêté à Tlemcen dans le nord-ouest de l'Algérie indiqué un communiqué du ministère algérien de la Défense. Le document critique la manière avec laquelle ce terroriste et plus d'une centaine d'autres ont été libérés contre la remise en liberté de quelques otages européens dont une Française, une militante des droits de l'homme. « Le criminel qui avait rallié les groupes terroristes en 2012, a été libéré au début de ce mois d'octobre au Mali, suite aux négociations menées par des parties étrangères ayant abouti à un accord », explique le communiqué, précisant que Mustapha Derrar a été soumis à une « surveillance permanente (…) depuis son entrée via les frontières ». « Plus de 200 terroristes ont été libérés et une rançon conséquente a été versée aux groupes terroristes contre la libération de trois otages européens », annonce le communiqué du ministère algérien de la Défense, qui avance les détails de l'accord conclu avec les groupes djihadistes. Le libération de 4 otages contre 200 prisonniers terroristes remis en liberté ne passe pas à Alger car le Mali qui est menacé par les djihadistes depuis plusieurs années n'arrive toujours pas à sortir la tête de l'eau malgré le déploiement de militaires français. Alger dénonce des « pratiques inadmissibles, contraires aux résolutions de l'ONU incriminant le versement de rançons aux groupes terroristes et entravant les efforts de lutte contre le terrorisme et (…) ses sources de financement ». L'Algérie qui cherche à se replacer sur l'échiquier diplomatique au Sahel, notamment au Mali, craint pour la sécurité de ses frontières. Et veut faire renaitre l'accord de paix de 2015 entre le pouvoir malien, les groupes armés pro-gouvernement ainsi que l'ex rébellion indépendantiste des Azawad.