Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, a décline une invitation de son homologue allemand, et des Nations Unies, pour prendre part à à la conférence de Berlin sur la crise libyenne, qui fait suite à une autre réunion similaire tenue en janvier dernier, à laquelle le Maroc n'avait pas été convié. Berlin 2, qui se tient en visioconférence, en marge de la l'Assemblée générale de l'ONU, devra se pencher sur les conclusion de Berlin 1, mais sans le Royaume, qui selon des sources informées, serait représenté à un « niveau autre que ministériel », et se contentera « d'un rôle d'observateur », dans le cadre de la rupture avec la politique de la chaise vide. Déjà en janvier, le Maroc « qui a toujours été à l'avant-garde des efforts internationaux pour la résolution de la crise libyenne« , tout en exprimant « son profond étonnement quant à son exclusion de la conférence prévue le 19 janvier à Berlin, en Allemagne, au sujet de la Libye », avait assuré « poursuivre son engagement aux côtés des frères libyens et des pays sincèrement intéressés et concernés, afin de contribuer à une solution à la crise libyenne ». Cet engagement s'est traduit sur le terrain par la tenue à Bouznika, des rounds 1 (septembre) et 2 'octobre) du dialogue interlibyen qui a permis de rapprocher les vues et de réaliser des avancées importantes vers la résolution de cette crise, à travers notamment un « consensus global » sur les occupants des postes de souveraineté. En effet, depuis le début, le Maroc a abordé la question libyenne dans une logique claire : « Pas d'interventionnisme et pas d'ingérence dans les affaires inter-libyennes ». Dans ce même esprit, le chef de la diplomatie avait toujours affirmé que « la Libye n'est pas un fonds de commerce diplomatique« . « Les interventions étrangères ne servent pas les intérêts de la Libye et n'aident pas les protagonistes libyens à transcender leurs intérêts particuliers pour s'élever vers l'intérêt commun de tous les libyens« , a-t-il estimé récemment d'une réunion virtuelle du Conseil de sécurité sur la Libye. Selon plusieurs observateurs, le fait d'inviter le Royaume à Berlin 2, intervient pour rectifier le tir, et rattraper l'erreur de janvier, celle d'écarter un pays qui s'est impliqué depuis le début dans la résolution de cette crise, dans agenda propre, et dans le respect strict et total de l'indépendance et la souveraineté de la Libye.