Le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, a présenté l'approche de SM le Roi Mohammed VI sur la crise libyenne lors de la Conférence internationale sur la Libye tenue vendredi à Paris. Cette Conférence a pour but d'apporter un soutien international à la poursuite de la transition politique engagée et à la tenue des élections selon le calendrier prévu, indique un communiqué de la présidence française.
L'un des objectifs était également de soutenir les demandes de retrait des troupes étrangères de Libye.
Bourita a déclaré que SM le Roi suit de près les développements survenus en Libye, et encadre de Sa Vision l'engagement du Maroc, soulignant que le Royaume espère offrir un espace accueillant pour la conduite sans ingérence du dialogue interlibyen, et sans agenda autre que la concorde en Libye.
Présentant une « approche royale » de la crise libyenne, le ministre a déclaré que le Royaume a pour objectif de fournir un espace où toutes les parties peuvent être dans un état d'accord et d'harmonie.
« Le Maroc est prêt à soutenir tout ce sur quoi les Libyens se mettront d'accord; et cela, les frères libyens le savent fort bien », a affirmé M. Bourita qui a souligné la nécessité d'une transformation du rôle de la communauté internationale et des partenaires de la Libye.
«Le Maroc- qui est resté une terre de dialogue vers laquelle les frères libyens convergent spontanément- a toujours regretté que la Libye soit pour certains un « fonds de commerce diplomatique » et, pour d'autres, « une arène de lutte par procuration », a affirmé M. Bourita pour qui « le seul parti que chacun doit prendre est celui d'accompagner la Libye unie - sans hérauts et sans intrusions- pour : asseoir les conditions d'une paix durable, y compris par la démilitarisation, le départ des mercenaires étrangers et la réinsertion des miliciens locaux; accompagner la Libye sur le chemin de la consolidation de la paix et du raffermissement des institutions de l'Etat de droit; et aider la Libye à se reconstruire, grâce à ses ressources propres et à la faveur d'investissements gérés par les Libyens eux-mêmes ».
La démarche du Maroc est fondée sur le respect de la souveraineté de la Libye, et la prévention de toute forme de paternalisme étranger ou d'interventionnisme dans la gouvernance du pays, ajoute-t-il, notant que cette approche a déjà permis quelques avancées majeures en la matière. Notamment l'Accord politique de Skhirat du 17 décembre 2015, les Arrangements de Bouznika du 06 octobre 2020, sur les postes souverains, le Congrès parlementaire libyen de Tanger du 23 novembre 2020, en présence de 130 parlementaires de l'Est et de l'Ouest, et, plus récemment, l'Engagement de Rabat du 1er octobre 2021, entre Chambre des Représentants et Haut Conseil d'Etat, pour respecter la date des élections.
En mars dernier, le Souverain avait soutenu des mesures pour que la Libye relève elle-même ses défis, pour une phase de transition pacifique. Le Maroc s'est, en effet, toujours opposé à l'ingérence étrangère dans le pays, considérant que la Libye doit conserver sa souveraineté et son indépendance pour trouver une issue au conflit.