Les trois mois que les citoyens marocains ont passés en confinement ont eu des effets psychologiques (mais aussi économiques) négatifs sur eux, faisant que plus de la moitié, soit 53%, ne sont pas préparés pour une mesure similaire si elle devait intervenir. Une étude de l'Institut marocain d'analyse des politiques (MIPA) révèle ainsi que si le virus Corona se propage davantage, seuls 46% des répondants soutiendront cette mesure. Dans le même temps, ressort-il également de l'étude, les deux tiers des répondants ne croient pas que le reste des citoyens adhérera aux normes de sécurité et de prévention pour coexister avec le virus pendant une période plus longue, tandis que seulement 33% disent qu'ils croient relativement que les citoyens marocains adhéreront aux normes de sécurité et de prévention pour vivre avec le virus Corona pendant une période plus longue, et seulement 2 % se disent sûrs que les citoyens se conformeront à cette mesure. Le MIPA relève par ailleurs un net recul de l'intérêt accordé à l'évolution de la situation épidémiologique entre mars et juillet 2020. Il note à ce propos que seulement 11% des sondés ont déclaré suivre les évolutions à chaque instant au cours du mois de juillet, alors que le pourcentage était d'environ 48% au cours du mois de mars. Autre indicateur en la matière, les citoyens qui ne suivent jamais l'actualité de la propagation du virus, sont passés de 1% en mars à 14% en juillet 2020, ce qui explique, selon le MIPA, le degré de laxisme d'un nombre important de citoyens et leur manque d'engagement envers les procédures recommandées pour éviter l'infection par ce virus, ce qui peut contribuer au nombre élevé de personnes infectées au cours des prochaines semaines. Pour ce qui du rôle des médias publics dans la communication sur l'émergence du virus corona, le pourcentage de satisfaction est resté relativement stable sur tout l'étendue de l'étude. L'institut explique en ce sens qu'entre mars et juillet, l'indice de satisfaction quant au rôle des médias est passé de 66% en mars à 70% en juillet, alors que pour les « très satisfaits », ils ont représenté 18% sur toute la période. Les mécontents, eux, sont passés de 28% en mars à 30% en juillet, tandis que les totalement insatisfaits ont été de 6% en mars pour représenter 8% en juillet. Par ailleurs, la confiance en la capacité de l'Etat à gérer cette pandémie, vacillante par période, est globalement restée stable, avec une légère tendance à la hausse. L'étude relève ainsi une certaine stabilité dans le niveau de confiance dans la capacité du gouvernement à faire face au virus, le ratio n'ayant pas beaucoup changé entre mars et juillet. En mars, 58% des Marocains ont déclaré faire confiance à la capacité du gouvernement à faire face au coronavirus émergent, et en juillet, ils étaient 61% à lui faire encore confiance. Le MIPA rappelle que cette enquête a été menée avant la période de l'Aid Al Adha qui a brouillé les pistes et changé plusieurs indicateurs. Cet épisode a en effet été marqué un mouvement massif de personnes à travers le Royaume ayant entrainé une hausse significative des cas de contamination et de décès. A noter que l'étude a porté sur un échantillon de 1 100 personnes représentant la population marocaine âgée de 18 ans ou plus. La technique des quotas (sexe, âge et zone géographique) a été adoptée pour assurer l'équilibre de l'échantillon. L'étude visait à assurer une large représentation de la population en prenant en compte les données de base fournies par le recensement général de la population réalisé par le Haut-Commissariat au Plan (RGHP 2014).