Il semble que le gouvernement de Saad Eddine Othmani ait accédé à la demande faite par la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) quant à la flexibilité de la section relative à l'augmentation des salaires de 10% du SMIG, figurant dans l'accord tripartite d'avril 2019 (gouvernement patronat et syndicats). Un premier versement de 5% ayant déjà été accordé en 2019 la deuxième tranche était quant à elle attendue par les salariés pour le 1er juillet 2020. C'est un secret de Polichinelle, la CGEM a demandé officiellement au gouvernement le report au 1er juillet 2021 de la revalorisation du salaire minimum interprofessionnel garanti. Des sources syndicales ont fait savoir à Hespress que les syndicats se sont dits surpris par le choix du gouvernement qui ne se serait pas prononcé sur la question en s'enfermant dans une logique de silence. Une preuve de l'adhésion gouvernementale à la demande patronale quant au report de l'augmentation du SMIG soi-disant dictée par des « considérations que tout le monde comprend et qui n'ont pas besoin d'être justifiées ». Cela a suscité l'ire des centrales syndicales qui ont affirmé que ni la crise sanitaire, ni celle économique causées par le Covid-19 ne sauraient justifier un tel report dans ce dossier qui est tout autant une détresse des travailleurs, qui souffrent au même titre que les entreprises à cause de la pandémie de coronavirus. Pour les syndicats c'est un retour sur les acquis. Le Patronat a fait savoir au gouvernement la compréhension des entreprises face à la réaction des syndicats, attire l'attention que ses réponses étaient basées sur des un cas de force majeur et qu'il est indispensable de prendre en compte les transformations que l'entreprise connaît aujourd'hui à cause de la crise sanitaire du coronavirus. La CGEM a mis en avant les difficultés que connaissent de nombreuses entreprises, en particulier dans des secteurs tels que le tourisme et le commerce, affectés directement par la pandémie. Il est donc impossible de s'exécuter à une seconde tranche de l'augmentation des salaires attendue au mois de juillet. Par conte la confédération patronale s'attend à ce que le gouvernement active un certain nombre de ses obligations et engagements dans l'accord du 25 avril 2019 signé avec le gouvernement et trois syndicats majeurs (l'UMT, l'UGTM, et l'UNTM) et a appelé le gouvernement à prendre ses responsabilités et à trancher sur le sort de la loi du droit de grève pour améliorer le climat des affaires, et a souligné la nécessité de modifier le code du travail dans les relations contractuelles pour protéger les droits et les contrats.