Le patronat laisse le choix aux adhérents et le gouvernement penche pour les négociations Au début de ce mois d'août 2020, la deuxième tranche de la hausse du salaire minimum, SMIG, est théoriquement entrée en vigueur. Théoriquement parce que le flou persiste concernant cette mesure en ces temps de crise liée à la covid-19. Après avoir demandé un moratoire d'un an il y a quelques semaines, la Confédération Générale des Entreprise du Maroc (CGEM) a décidé de laisser le choix à ses adhérents. «J'encourage les entreprises des secteurs non impactés par la crise à appliquer la seconde hausse du Smig. Les entreprises opérant dans les secteurs actuellement en difficulté sont, quant à elles, appelées à favoriser le maintien de l'emploi, notamment en reportant l'augmentation», souligne Chakib Alj, président de la CGEM dans un courrier adressé le 27 juillet aux adhérents de la CGEM. Difficile cependant d'avoir une idée prise sur les entreprises qui ont déjà appliqué la hausse et ceux qui ont préféré la reporter en raison de la conjoncture actuelle. De son côté, le gouvernement préfère suivre la voie des négociations. Cependant, les derniers rounds du dialogue social tenus il y a quelques semaines avec la participation des syndicats et du patronat n'ont pas permis de prendre une décision claire et tranchée sur ce point précis. Selon Abdelhaq Arabi, conseiller du chef de gouvernement chargé des dossiers sociaux, le gouvernement demeure attaché à l'accord signé en 2019 entre les partenaires sociaux précisant que l'Exécutif ne peut rien imposer ni aux syndicats ni à la CGEM. Il faut préciser qu'une première hausse de 5% a été déjà appliquée l'année dernière alors qu'une deuxième hausse de 5% également devait entrer en vigueur dès le mois de juillet dernier. Cela dit, le déclenchement de la pandémie est venu chambouler le programme préétabli avec une demande de la CGEM de prendre en considération l'impact économique pour appliquer un moratoire. De leur côté, les centrales syndicales les plus représentatives demeurent attachées à l'application de la hausse du salaire minimum dans les délais.