Des travaux qui devraient coûter plus de 3,8 milliards (38.375.472.00) de nos centimes pour doter la place Moulay Hassan ex place Pietri de Rabat, d'une canopée ont fait jaser plus d'un dans la capitale. Située à proximité du siège de la CDG, de la cathédrale de Rabat et du commissariat central, c'est à la place Pietri que se trouvait l'ancien marché aux fleurs permanent de Rabat, où l'on s'offrait de magnifiques corbeilles fleuries. Aujourd'hui les fleuristes ou ce qu'il en reste, ont gravi l'étage pour laisser place aux terrasses de cafés et autres établissements de restauration très prisés par les R'batis. Ce lieu magique, doit sa gloire irréfutablement à son passé et à la grande place qu'il occupe dans les cœurs des R'batis, en tant que site chargé d'histoire, de culture, de couleurs et de parfums. Ces derniers, se sont donc vus privés de leurs terrasses car l'espace est en train de se doter d'une toiture en fer en forme tressée si l'on peut dire ainsi, bref, une merveille d'horreur esthétique et dont on ne voit pas l'utilité. Pire, le projet au regard de son énorme coût financier calculé en milliards (la première partie du projet baptisée « Création d'une canopée « , qui, déjà a coûté à son maître d'ouvrage la société « RABAT REGION AMENAGEMENT », plus de 3 milliards et 800 millions de nos malheureux centimes), est une œuvre en devenir dont aucun des responsables de la ville n'a ouï-dire. En effet, personne n'en sait plus de ce joli gaspillage de l'argent du contribuable qui par ces temps de crise est d'une tout préciosité. Hespress ayant voulu en savoir plus, s'est rapproché de Omar El Hyani, élu FGD (Fédération de gauche unifiée) au Conseil de la ville de Rabat. El Hyani n'y va pas par quatre chemins, car en plus de fustiger la gestion de la Société Rabat Aménagement chargée de mener le programme d'investissement lié à « Rabat-ville des lumières », il reproche que le projet n'ait été discuté dans aucune session du Conseil de la ville. « Nous avons été choqués par les énormes coûts financiers alloués pour réaliser ce projet, qui ont dépassé les trois milliards et huit cent millions de centimes, et d'autres gros fonds seront dépensés pour accomplir la deuxième partie », a déploré Omar El Hayani. Pour lui, « il s'agit tout bonnement d'une mauvaise gestion des deniers publics, car de tels projets ne sont pas une priorité pour la ville ». El-Hayani a expliqué que le premier problème posé par le projet de « toiture » de la place Moulay El Hassan est que, comme d'autres projets menés dans le cadre de l'immense programme « Rabat, la capitale des lumières », il « est descendu du ciel et imposé sans qu'il soit discuté au sein du Conseil la ville, et sans même que le programme de ses travaux n'ait été présenté ». L'élu déplore le coût élevé du projet en plus du côté hideux de son esthétique. Le plus dur pour la fin, le président du Conseil de la ville de Rabat lui-même n'était pas au courant du projet de la canopée de la place Pietri. En réponse à une question de Hespress, le président déclare : « Je n'en savais rien avant qu'il ne soit installé ! (toiture). Nous n'avons pas été informés ni en tant que Conseil ni en tant que président du conseil ». En pleine controverse, le projet devait être annulé avant la mise en œuvre de sa seconde partie qui devait coûter comme stipulé dans l'appel d'offres ouvert le 2 juin à plus d'1,2 milliard de nos centimes.