Il avait fait la Une des journaux et le tour des réseaux en parallèle avec l'affaire du viol d'Ikram, une enfant de 6 ans. Il s'agit du gynécologue Khalid Fathi, qui était l'invité d'une émission débat dans un plateau télé il y a près de 6 mois, et qui a estimé que le viol n'existerait pas au Maroc si les femmes étaient mariées. « Je vais vous dire pourquoi le viol existe. Le viol existe parce que tout le monde a un instinct sexuel. Une envie qui doit être assouvie. Quand elle est réprimée, ça donne lieu au viol ! La femme ne veut plus de mariage ni de famille, et elle parle de plus en plus de sa liberté et de son corps, ce qui fait qu'il y a de plus en plus de viol. Comment donc le combattre ? Elle doit accepter de se marier ! », a-t-il déclaré. Des propos qui lui ont coûté cher. En effet, le gynécologue a subi un lynchage en règle sur les réseaux sociaux, mais également la presse. Une pétition a même était lancée contre le spécialiste qui estime dans une mise au point à Hespress Fr, que ses propos « ont été sortis de leur contexte ». « Est-ce que vous pensez réellement qu'un gynécologue, qui accouche des femmes, et les traite pendant leur grossesse et leur accouchement, et prend soin d'elles et de leurs enfants, va souhaiter leur viol ? « , s'est-il interrogé. Très remonté après les attaques qu'il a subies sur les RS, mais notamment de la part de la presse, Dr. Fathi nous a expliqué que ses propos, jugés « misogynes », « ont été détournés de leur contexte ». « J'anime une émission depuis deux ans et demi et je recrois des associations féministes, et je les coinçais pendant le débat. Et justement lors de ce dernier débat, intervenu après le lancement de la chanson +le violeur c'est toi+, je pensais que j'avais face à moi des intellectuelles et qu'on discutait des idées (…). J'avais affaire à des femmes cultivées, on débattait de manière académique et l'émission a duré 50 minutes et a été diffusée il y a 6 mois », nous détaille-t-il. Et d'ajouter que « l'émission a été largement visualisée sur les réseaux sociaux, par des milliers de personnes et les gens les ont massacrées (les deux femmes). Par la suite, des individus ont profité de l'affaire Ikram, ont pris deux séquences à moi de la vidéo et ont écrit deux mots, et les gens se sont déchaînés sans comprendre le sens de mes propos. Et la presse a suivi ». Interrogé sur la véracité des propos qui lui sont attribués, Dr. Fathi affirme l'avoir dit mais dans un contexte précis. « Le débat a duré 50 min, et ce ne sont que 2 min qui ont été jugées. En plus, j'ai parlé en langue arabe soutenue, et malheureusement, une partie des Marocains ne maîtrisent pas l'arabe. Et c'est un grand risque pour un intellectuel de tenir un débat en langue arabe, ou de débattre de manière académique » nous a-t-il indiqué, estimant qu'il n'a « jamais vu une attaque aussi féroce contre une personne ». « C'est de la pure diffamation. Je pense même à quitter le Maroc après ce qui s'est passé. Ils ont lancé une pétition contre moi de 20.000 signatures, les gens ont commencé à m'insulter », avance le gynécologue. Pour la signification de ses propos, qu'il avait estimé être compréhensible par tous, ils ont un autre sens, défend Dr. Fathi . « J'ai dit que l'être humain à une envie sexuelle, et cette envie doit être assouvie et ne doit pas être réprimée. Et c'est la famille qui p eut jouer un rôle important, qui est le report de cette envie. C'est à travers la familles (parents notamment) qu'un enfant comprend que son envie à lui aussi sera assouvie un jour, mais dans le cadre du mariage. C'est ce que je voulais dire, et je pensais que je parlais avec des professeurs académiques. Parce que lors de cette émission, je représentais le courant qui défend la famille et le mariage, et elles défendaient le courant des relations sexuelles consenties hors mariage. Mais au final, la femme est libre de faire ce qu'elle veut. En quoi cela nous dérange ? », nous révèle Dr. Fathi. « J'ai donc poursuivi mes explications, dans ce contexte, en disant que la femme ne veut plus être dans un cadre de mariage et veut échapper aux frontières morales, sociales et humaines, et par conséquent la famille a été perdue, la société a été perdue et le viol est apparu. La famille a été perdue et la société sera perdue aussi parce que justement on n'a pas trouvé qui va jouer le rôle du report de l'envie dont j'avais parlé, et du coup cette envie sexuelle sera exploitée d'une mauvaise manière, notamment le viol », a poursuivi le gynécologue. Pour conclure: « Donc ce que j'ai dit est clair dans son contexte, et je me tiens prêt à tout débat, à l'échelle nationale, pour expliciter mon point de vue et démontrer que mes propos ont été dénaturés pour un dessein connu, mais dont je fais aujour'hui, et à tort, les frais ».