Comme aux Etats-Unis, la France manifeste contre violences policières et le racisme anti-noirs. La mobilisation se poursuit, ce samedi 13 juin pour lutter contre ce fléau. A la vieille de l'allocution d'Emmanuel Macron, les français ne décolèrent pas, avec des milliers d'entre eux rassemblés à Paris en début d'après-midi sur la place de la République. Les manifestant ont commencé à défiler vers 15h00 en direction de la place l'Opéra, à l'appel du comité Adama Traoré, jeune homme noir mort en juillet 2016 après son interpellation par des gendarmes en région parisienne. Assa Traoré, la soeur du jeune homme et figure du comité, a appelé à marcher pour « dénoncer le déni de justice, pour dénoncer la violence sociale, raciale, policière », réclamant à nouveau la mise en examen des gendarmes impliqués dans l'interpellation de son frère. « La mort de George Floyd – cet Afro-américain tué le 25 mai à Minneapolis par un policier blanc – a fait directement écho la mort de mon frère. C'est la même chose en France, nos frères meurent (…) », a-t-elle dit, promettant de « continuer le combat » pour la justice. Pour se faire entendre, de nombreux jeunes ont participé à la manifestation vêtus d'un T-shirt noir floqué de la demande portée depuis quatre ans par la famille Traoré: « Justice pour Adama », arborant également des pancartes avec l'inscription : « Au pays des droits de l'homme, la police tue, on veut les videos » ou encore « tant que nous n'aurons pas la justice, vous n'aurez pas la paix ». Cette manifestation compte la présence de nombreuses personnalités dont les actrices Adèle Haenel et Aïssa Maïga ainsi que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui a d'ailleurs appelé la police à « changer son comportement ». « Si on laisse s'instiller l'idée que à raison de leur couleur de peau ou de leur religion certains peuvent être traités de manière indigne, alors ce n'est plus la France ». Premières tensions Place de la République, où un rassemblement a lieu contre les violences policières, à l'appel du comité Adama Traoré pic.twitter.com/1FjpVKvRbg — CNEWS (@CNEWS) June 13, 2020 D'autres défilés sont prévus samedi, notamment à Marseille, Lyon,Montpellier, Nantes, Saint-Nazaire, à Bordeaux (avec des « gilets jaunes ») ainsi qu'à Strasbourg dimanche. Le 2 juin, plus de 20 000 personnes ont manifesté devant le tribunal judiciaire de Paris en soutien à Adama Traoré, et -George Floyd, dont la mort a suscité une vague planétaire d'indignation. Lundi, le président français Emmanuel Macron a réclamé à ce que son gouvernement fasse des propositions rapides pour améliorer la déontologie chez la police. Ainsi, Christophe Castaner a indiqué qu'il y aurait à présent une « tolérance zéro » du racisme au sein des forces de l'ordre. « Aucun raciste ne peut porter dignement l'uniforme de policier ou de gendarme », a-t-il déclaré en conférence de presse. Concernant la méthode de l'étranglement lors des interpellations, « elle ne sera plus enseignée dans les écoles de police et de gendarmerie. C'est une méthode qui comportait des dangers », a-t-il ajouté. En outre, il s'est dit ouvert à une suspension qui serait « systématiquement envisagée » en cas de soupçon d'acte ou de propos raciste de la part d'un policier. Soutenu par le président, le ministre de l'Intérieur avait annoncé des sanctions de policiers en cas de « soupçon avéré » de racisme, avant de reconnaître une erreur. Dans un communiqué vendredi soir, il a en revanche confirmé la suppression de la technique d'interpellation dite « d'étranglement », qui ne sera plus enseignée.