Le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, a interpellé le président français Emmanuel Macron sur son silence par rapport au racisme en France, au moment où un vaste mouvement anti-racisme et anti-violences policières est en cours dans le monde. Un vaste mouvement anti-racisme et antiviolences policières mondial est né depuis le meurtre de George Floyd, un Afro-américain de 46 ans tué sous le genou d'un policier raciste blanc aux Etats-Unis. Les manifestations se sont répandues partout dans le monde et même dans la capitale française où une immense marée humaine est sortie dans la rue en soutien à Adama Traoré, mort également à cause de violences policières. Plus de 23.000 manifestants, selon le chiffres annoncés par le ministère de l'Intérieur, ont dénoncé les violences policières et réclamé « justice pour tous » dans des manifestations samedi en soutien aux communautés noires et maghrébines en France mais surtout pour la mort tragique d'Adama Traoré mort peu après son interpellation en 2016. Le président français Emmanuel Macron « devrait dire: +Nous sommes une nation métisse, très mélangée, notre force est d'être capable de trouver une sortie où nous sommes tous unis quelle que soit notre couleur de peau et notre religion+ », a déclaré Jean-Luc Mélenchon pointant du doigt le silence du président français qui d'habitude est prolixe et parle de toutes les causes. « Il vaudrait mieux qu'il prenne la parole là-dessus que pour vendre des voitures », a critiqué le chef de file de la gauche française Jean-Luc Mélenchon faisant référence au déplacement d'Emmanuel Macron il y a quelques jours sur un site de Renault afin d'annoncer le plan de sauvetage d'emplois pour la marque au losange détenue à majorité par l'Etat. De son côté, le secrétaire national d'EELV Julien Bayou a également réclamé qu'Emmanuel Macron se décide enfin à parler de ces réalités. « Pour quelqu'un qui a une parole sur tout et n'importe quoi, (…) là sur un sujet majeur de sécurité, régalien, et alors que le pacte républicain se fracture sur ces questions de violences policières et de violences à l'égard des policiers, le président n'aurait rien à dire?« , s'est-il demandé. « Il ne s'agit pas de dire que nous avons une police ou un Etat raciste, je ne dirais pas ça », a tenu à clarifier le patron de LFI, ne voulant incriminer aucune partie mais constatant une hausse de la violence policière en France devant le silence de l'exécutif. « Mais par une forme d'emballement et de surenchère, une fraction significative de la police (…) a glissé vers ces attitudes » de violence sur des populations noires ou arabes, a ajouté Mélenchon sur BFM TV. Le chef de file de l'extrême gauche a cependant pointé du doigt la responsabilité du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner qui selon lui, « sa responsabilité est totale, c'est lui la tête de la pyramide » dont l'attitude peut « encourager ou réprimer ces comportements ». Ce dernier a souvent été mis en cause dans le manque de fermeté dans les mesures prises contre les forces de polices ayant abusé de leur pouvoir notamment dans l'affaire des Gilets Jaunes, ou encore dans leur violente répression contre les manifestations. Selon lui, « il y a un problème de formation » dans la police et c'est « d'abord la hiérarchie qui doit être mise en cause, en premier lieu le ministre » de l'Intérieur Christophe Castaner. Dans les cas de violences policières, faisant notamment référence à la mort d'Adama Traoré, « sa responsabilité est totale, c'est lui la tête de la pyramide » dont l'attitude peut « encourager ou réprimer ces comportements ».