Le ministre français de l'Intérieur Christophe Castaner a finalement réagi, lundi 8 juin, à la vague d'indignation mondiale provoquée par le meurtre de George Floyd, un Noir américain asphyxié par un policier blanc. M. Castaner a annoncé la suspension de la méthode d'interpellation controversée, dite « de l'étranglement » en France. Christophe Castaner a été rattrapé par les événements liés à la mort de George Floyd, qui ont provoqué une spectaculaire manifestation de plus de 23.000 personnes samedi à Paris en soutien à Adama Traoré, un jeune homme noir mort peu après son interpellation par la police en 2016. Les manifestants ont réclamé « justice pour tous », et ont condamné les violences policières qui ont souvent visé des personnes d'origines arabe ou noires et auxquelles, l'exécutif fait la sourde oreille. Interpellés la veille pour leur silence face au racisme et aux violences policières (qui ont été mis à nu dans le sillage des manifestations des Gilets Jaunes) par plusieurs figures de la politique en France notamment par le dirigeant du parti d'extrême gauche Jean-Luc Mélenchon, Christophe Castaner et le président français Emmanuel Macron se sont résolus à agir. Lundi, le président français a réclamé à ce que son gouvernement fasse des propositions rapides pour améliorer la déontologie chez la police. Ainsi, Christophe Castaner a indiqué qu'il y aurait à présent une « tolérance zéro » du racisme au sein des forces de l'ordre. « Aucun raciste ne peut porter dignement l'uniforme de policier ou de gendarme », a-t-il déclaré en conférence de presse. Concernant la méthode de l'étranglement lors des interpellations, « elle ne sera plus enseignée dans les écoles de police et de gendarmerie. C'est une méthode qui comportait des dangers », a-t-il ajouté. En outre, il s'est dit ouvert à une suspension qui serait « systématiquement envisagée » en cas de soupçon d'acte ou de propos raciste de la part d'un policier. Réagissant à une nouvelle affaire qui vient secouer le monde des forces de l'ordre en France, celle du jeune Gabriel, 14 ans, qui a été violemment brutalisé par plusieurs policiers lors de son interpellation, le ministre de l'Intérieur s'est dit « troublé » par le témoignage de cet adolescent et a assuré que la « lumière serait faite » sur cette affaire. Gabriel avait été interpellé le 25 mai à Bondy en banlieue parisienne alors qu'il tentait de voler un scooter. Le garçon a déclaré à la presse que lorsqu'il a vu la police arriver il s'est mis à courir et s'est rendu. Cela n'a pas empêché les policiers de le plaquer au sol et de le frapper, notamment à coup de pied au visage. Le jeune garçon menotté et le visage ensanglanté aurait vomi plusieurs fois au commissariat sans que ses parents ne soient mis au courant. Il aura fallut qu'il soit transporté à l'hôpital, que le médecin constate la gravité de son cas pour demander à voir ses parents. Opéré au niveau de l'oeil, Gabriel est resté 10 jours à l'hôpital et sera suivi pendant les 6 prochains mois. Les policiers quant à eux, soutiennent qu'il serait tombé. Il s'est en outre dit « troublé » par les témoignages sur les circonstances de l'arrestation d'un jeune garçon de 14 ans, Gabriel, en banlieue parisienne le 25 mai dernier, et assuré que la « lumière serait faite » sur cette affaire.