Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a clamé son « innocence » face aux accusations de « favoritisme » et d'attitude « contraire à l'éthique » visant sa personne. « Malgré des tentatives sans précédent pour ternir ma réputation (…) je maintiens que je suis innocent. Je vais donc continuer à travailler avec tous les actionnaires de la Banque », a dit Akinwumi Adesina dans un communiqué rendu public mercredi. Un article publié début avril dans le journal français « Le Monde » faisait état d'une dénonciation par des « lanceurs d'alerte » anonymes, qui se présentent comme des « employés préoccupés » de la BAD, de comportements « contraires à l'éthique », de « favoritisme » et « d'enrichissement personnel » de Akinwumi Adesina. Lundi dernier, Washington, un des principaux actionnaires de la BAD, a exigé une enquête « approfondie » sur ces allégations par un « enquêteur extérieur indépendant ». Dans une lettre datée du 22 mai et adressée à Kaba Nialé, ministre ivoirienne du Plan et du développement et présidente du bureau des gouverneurs de la BAD, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a formulé des « réserves » de l'administration US quant au processus suivi par le comité d'éthique le BAD, chargé d'enquêter sur cette affaire et qui avait conduit à blanchir Akinwumi Adesina. Ancien ministre de l'Agriculture du Nigeria, il assure avoir reçu « des marques de soutien du monde entier ces dernières semaines (..) face à ces fausses allégations qui visent à porter atteinte à mon honneur et mon intégrité, ainsi qu'à la réputation de la BAD ». « Je suis confiant sur le fait qu'une procédure juste et transparente, en accord avec les règles de la Banque, prouvera enfin que je n'ai pas violé le code d'éthique de la BAD », affirme-t-il dans son communiqué. Président de la BAD depuis 2015, Akinwumi Adesina, 60 ans, est le seul candidat à sa propre succession. L'élection doit se tenir fin août prochain.