Au milieu de la nuit de lundi à mardi, des frappes attribuées à Israël ont pris pour cible des entrepôts d'armement situés à l'est d'Alep, dans le nord de la Syrie, ainsi que des bases abritant des milices à Deir Ezzor, à l'est du pays, a fait savoir l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les sites visés à Alep étaient des entrepôts d'armes dirigés par les forces iraniennes et des milices soutenues par la République islamique d'Iran, qui jouxtaient un laboratoire de défense syrien. Ces raids ont entraîné des « explosions violentes » dans le secteur, selon ce groupe de veille basé à Londres. Selon les services de renseignement occidentaux, le laboratoire de défense serait utilisé pour le développement d'armes chimiques, par le régime syrien, avec le soutien de l'Iran. L'OSDH fait état d'Irakiens parmi les victimes mais l'ONG n'était pas en mesure de préciser dans l'immédiat le nombre d'Iraniens et celui des miliciens tués. La région visée est frontalière de l'Irak, un secteur où les forces iraniennes et leurs alliés, qui appuient le régime de Bachar el-Assad dans la guerre en Syrie, ont une importante présence militaire. Toujours est-il que selon le premier bilan quatorze combattants iraniens et membres de milices alliées à ces forces ont été tués dans des frappes nocturnes sur la province de Deir ez-Zor, dans le nord-est de la Syrie, a indiqué mardi l'OSDH. « Les raids aériens auraient été « menés dans la nuit par des avions de chasse israéliens » sur le désert dans la région d'al-Mayadine et les localités d'al-Salihiyya et d'al-Kawriyya. Côté syrien on affirme que peu avant minuit lundi, les batteries antiaériennes syriennes ont intercepté des missiles israéliens visant un centre de recherche dans le nord du pays, selon l'agence officielle Sana qui a indiqué que « Le système de défense aérienne syrien a intercepté une agression israélienne à l'encontre d'un centre de recherche de la province d'Alep ». Les médias officiels syriens ne font cependant pas état des frappes, qui selon l'OSDH ont visé quelques minutes plus tard des positions de milices pro-iraniennes dans le désert de Mayadine. Un porte-parole de la coalition luttant contre le groupe jihadiste Etat islamique et dirigée par Washington a dit ne pas être l'auteur des frappes. Depuis le début en 2011 du conflit en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes dans ce pays contre les forces de Damas mais aussi contre celles de ses alliés, l'Iran et le Hezbollah libanais, ennemis de l'Etat hébreu. Ces raids semblent être les sixièmes et septièmes frappes attribuées à l'Etat juif contre des forces liées à l'Iran sur le territoire syrien au cours des deux dernières semaines. Il n'y a pas eu de réaction de la part de l'armée israélienne, qui ne commente pas ses opérations isolées transfrontalières, Israël confirmant rarement ses raids en Syrie. L'Etat Hébreu martèle toutefois et régulièrement qu'il ne laissera pas la Syrie devenir la tête de pont de Téhéran.