Sur son journal arabophone partisan, Alittihad Al Ichtiraki de ce jeudi, l'USFP a attaqué son allié au gouvernement, le PJD, accusant ses ministres de « divulgation des délibérations » dans le cadre du projet de l'adoption du projet de loi 22.20 relatif aux réseaux sociaux. La fuite des dispositions de ce texte de loi en début de semaine continue de susciter de nombreuses réactions à cause du caractère « restrictif pour la liberté d'expression« , dénoncé par de nombreux responsables, ONG et citoyens marocains. Dans son éditorial de ce jeudi, censé défendre le ministre USFP de la justice et dépositaire du projet de loi tant contesté, Mohamed Benabdelkader, l'organe a qualifié les réactions médiatiques ouvertes des ministres du PJD concernant ce sujet d'« excuses de propagande« . Dans les faits, ils sont deux ministres PJD du gouvernement El Otmani à avoir exprimé ouvertement leur désaccord par rapport au contenu fuité du projet de loi 22.20. Il s'agit du ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme, Mustapha Ramid, et du ministre de l'Emploi et de l'insertion professionnelle, Mohamed Amekraz. Selon le quotidien, les deux responsables « ont révélé le contenu des délibérations qui ont eu lieu au sein du gouvernement », et « les positions de chaque parti au sein de celui-ci, par rapport au projet de loi ». Le journal s'en est également pris à l'ex-secrétaire général du PJD Abdelilah Benkirane qui, du temps où il était Chef du gouvernement, « préférait toujours jouer à la fois le rôle du responsable et de l'opposant (…) que ce soit en fin de semaine lors des meetings populaires et des activités de partis, ou lors de sessions constitutionnelles, dans les deux Chambres du parlement ». Revenant au sujet de controverse, soit le projet de loi 22.20 présenté par le ministre USFP de la justice, Mohamed Benabdelkader, le quotidien partisan a expliqué dans ses colonnes que « la question va au-delà du comportement individuel, à un plan d'action fixe et étroit, avec une compréhension spécifique des pratiques politiques, qui préfère faire exploser les institutions par le biais du reniement de son éthique« . L'éditorial du quotidien arabophone a également indiqué que « le ministre de l'USFP est allé si loin dans son engagement envers cette étique, dans la mesure où il a refusé de répondre à nos questions partisanes sur le sujet ». Aussi, Alittihad a-t-il justifié la dissimulation par le gouvernement et ses membres du contenu de ce projet de loi finalement fuité par le « contexte dans lequel le pays vit, à cause de la pandémie du Coronavirus », estimant que ce contexte, « donne à ce qui a résulté de la réunion du Conseil du gouvernement tout son sens », et ajoutant qu '« il n'a jamais été fixé comme objectif de violer des libertés, de commettre des revers, ou de mettre en péril la réputation de la Nation ou l'accumulation historique d'acquis dans le domaine des libertés ».