Dans un élan de patriotisme et de solidarité, le mouvement des infirmiers et techniciens de santé du Maroc (MISTM) a annoncé la suspension de son programme de grève, après l'apparition de cas de coronavirus dans le Royaume, et qui a touché jusqu'au vendredi 13 mars, 8 personnes, dont un décès et une guérison, alors que 106 cas ont exclus suite à un résultat négatif du laboratoire. Dans une note rendue publique, le Conseil national du MITSM, qui affirme suivre avec un très grand intérêt l'évolution du virus dans le monde, mais en particulier au Royaume, indique que « conscient du rôle majeur que jouent les cadres infirmiers comme composante essentielle du système de santé au Maroc, il a été évident pour le Conseil d'interagir positivement avec le plan national pour affronter cette crise malgré la persistance de la tutelle dans son refus de réviser le système d'indemnisation des risques professionnels». En effet, le mouvement des infirmiers et techniciens de santé a toujours revendiqué la révision à la hausse de la prime de risque, mettant ainsi en avant la dangerosité de leur fonction vu qu'ils se trouvent au front face aux maladies chroniques notamment la prise en charge des patients suspectés Covid-19. Ainsi, le Conseil national du mouvement des infirmiers et techniciens de santé a tenu une réunion consacrée à la situation du Coronavirus au Maroc, à l'issue de laquelle il a annoncé plusieurs décisions importantes, notamment la suspension des grèves nationales jusqu'à ce que la situation soit sous contrôle, appelant ainsi l'ensemble du corps infirmier dans toutes ses catégories et spécialités, à s'engager pour lutter contre ce virus, pour préserver la santé des citoyens et veiller sur la guérison des cas affectés. Le conseil du MITSM interpelle pareillement le ministère de la Santé sur l'importance et la nécessité de fournir toutes les mesures de prévention individuelle aux professionnels de la santé, et de leur dispenser une formation spéciale sur la manière de traiter les cas suspectés Covid-19, tout en généralisant cette formation à l'ensemble du territoire national. Dans ce sens, une source bien informée au sein des professionnels de la santé du secteur public avait indiqué à Hespress Fr que le personnel de santé n'est pas formé pour prendre en charge les cas confirmés ou suspects Covid-19, et ne dispose pas des équipements nécessaires et basiques pour se protéger contre la contagion. « Les hôpitaux publics enregistrent une pénurie de bavettes médicales et de gel antiseptique. Il y a une rupture de stock pour ces deux produits indispensables pour l'exercice de nos tâches médicales et pour éviter les infections, alors que nous sommes les plus exposés et les premiers confrontés aux patients suspectés ou confirmés Covid-19 », nous avait confié notre source. Le mouvement des infirmiers et techniciens de santé « tient le département de Khalid Ait Taleb et le gouvernement, pour responsables de la menace de la situation épidémiologique sur la santé des professionnels et des citoyens, vu les conditions de travail inappropriées sur tous les plans». De même, le Conseil national du MITMS met en garde encore une fois le gouvernement et la tutelle contre son insistante à ignorer les revendications légitimes du corps infirmier, et à leur tête l'équité dans l'indemnisation contre les risques professionnels, appelant la tutelle à arrêter de présenter le corps infirmier comme responsable de l'échec de la gestion du système de santé dans le pays, à travers notamment les poursuites judiciaires. Pour conclure, le Conseil national du MITSM, qui doit se réunir une deuxième fois le 28 mars, a rappelé que les infirmiers et techniciens de santé continueront de porter les brassards rouges lors de l'exercice de leur travail comme signe de colère et de protestation.