Ces derniers jours, la communauté estudiantine n'a de voix que pour une « information » particulièrement satisfaisante : le ministère de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique aurait émis une circulaire autorisant les titulaires d'un baccalauréat ancien à s'inscrire aux universités du Royaume. Un bon nombre de supports médiatiques avait repris l'information, précisant que l'inscription se fera « sans aucune difficulté, en présentant les documents nécessaires avant l'expiration du délai légal ». La désillusion a vite fait de suivre! Quelque jours après, le ministère a catégoriquement démenti la publication d'une telle note. Dans un communiqué, le ministère avait affirmé que « compte tenu du fait que l'accès à l'éducation constitue un droit constitutionnel », les universités et dans le cadre de leur autonomie pédagogique, réservent chaque année un nombre de sièges aux titulaires d'un baccalauréat datant de l'année avant afin de ne pas les priver de leur droit de poursuivre les études. Le ministère réaffirme que la priorité d'inscription aux universités est donnée aux nouveaux bacheliers, et ce en fonction de leurs capacités d'accueil et de l'encadrement pédagogique disponible. En somme, l'autonomie décisionnelle des universités reste intouchable. Depuis la promulgation de la loi 01-00, les universités sont dotées de la personnalité morale et de l'autonomie administrative et financière, ainsi que celle pédagogique, scientifique et culturelle. Elles ont chacune, en toute légalité, la latitude de décider, ou pas, d'ouvrir les inscriptions aux titulaires d'un ancien bac. A signaler que plusieurs détenteurs d'anciens baccalauréats ont déposé plainte contre des universités, et certains ont même réussi à décrocher un jugement en faveur de leur inscription… Sans que cette décision de justice ne soit appliquée par les universités concernées, et qui avancent leur autonomie comme argument à chaque fois. En effet, une majorité d'universités réserve un petit quota aux anciens bacheliers, « car ces derniers sont déjà établis dans la société pour la plupart. Ce sont des fonctionnaires ou des employés du secteur privé qui souhaitent simplement poursuivre leur étude à titre éducatif, sans réel enjeux pour leurs carrières », explique à Hespress FR une source à la faculté des sciences économiques, juridiques et sociales d'Aïn Chok à Casablanca. « Le nombre des nouveaux bacheliers augmente d'une année à l'autre, et la priorité leur est donnée. Une fois inscrits, les universités veillent généralement à ouvrir certaines branches d'études pour un nombre limité d'anciens bacheliers. C'est aussi simple que cela, et ça risque de durer », conclut notre source.