En Inde, au moins sept décès ont été enregistrés, jeudi, dans trois hôpitaux à New Delhi, ce qui augmentait le bilan macabre des violences intercommunautaires qui sévissent dans le nord-est de la capitale. Des maisons ont été incendiées, des commerces pillés et des drapeaux hindous hissés sur des mosquées. Ces émeutes, les pires depuis des décennies à New Delhi, ont coûté la vie à 34 personnes, tandis que l'on dénombrait quelque 330 blessées. Faut-il le rappeler, depuis dimanche dernier, la capitale indienne est le théâtre d'affrontements entre partisans et opposants de la loi amendée sur la citoyenneté selon les autorités locales. En simplifiant on dira, entre Musulmans et Hindous. Les violences avaient éclaté, dimanche soir, lorsque des groupes hindous se sont opposés à une manifestation de Musulmans contre une loi controversée sur la citoyenneté. Des hordes d'émeutiers nationalistes hindous, armés de bâtons, de sabres et même d'armes à feu investissaient des quartiers populaires du nord-est de la capitale indienne, à majorité musulmane pour y commettre impunément leurs méfaits pour ne pas les qualifier de crimes. Appel à la paix et la fraternité Même si le calme semble être revenu dans certains faubourgs populaire de par la présence des patrouilles policières et où la violence était de mise faisant morts et blessés, sporadiquement on assiste çà et là à des attaques de part et d'autres dont certaines, sont si intenses qu'elles en sont fatales. Le Premier ministre indien Narendra Modi avait appelé, mercredi, les habitants de Delhi à « la paix et la fraternité » après les actes de violences qui continuent de secouer le nord-est de la capitale nationale. « J'appelle mes sœurs et frères de Delhi à maintenir en tout temps la paix et la fraternité. Il est important que le calme et la normalité soient rétablis au plus vite » avait gazouillé le dirigeant nationaliste sur son compte Twitter. Cependant si la capitale indienne est à feu et à sang, elle le doit à la loi controversée sur la citoyenneté, discriminatoire à l'égard des Indiens musulmans. Cette loi à l'origine justement de ces affrontements est une montée de l'intolérance d'Etat que prodigue le président nationaliste Narendra Modi qui paradoxalement a demandé à ce que « soit rétablie la normalité ». Une loi discriminatoire Une situation burlesque alternant entre une réalité sur le terrain qui dénote de la cruauté et de l'hypocrisie des discours, comme celui, par exemple, prononcé lors de la visite de Donald Trump où il idéalisait l'harmonie régnante entre les différentes religions du pays, alors que dans le même temps des Musulmans tombaient sous les coups de sabres, bâtons, pierres fusils et pistolets dans des affrontements inter-religieux (hindous et musulmans). Pour un pays qui se veut de par sa diversité être un exemple démocratique cela la « fout mal » si l'on peut oser. Narendra Modi va à l'encontre des préceptes du père de l'Inde Gandhi en marginalisant la communauté musulmane du pays. Son nationalisme titille dangereusement l'histoire en faisant remonter à la surface les douloureux évènements de la partition « des Indes » en 1947. Le partage du sous-continent entre l'Inde et le Pakistan basé sur la démographie religieuse avait provoqué plusieurs centaines de milliers de morts voire plus d'un million.