La stratégie « Forêts du Maroc » vise l'implication de la population dans la gestion et la protection des espaces forestiers, a affirmé, le directeur de la planification, du système d'information et de la coopération au département des Eaux et Forêts du ministère de l'Agriculture, Issam Ahabri. Cette stratégie, qui a été présentée, jeudi à la province de Chtouka Ait Baha, par le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Aziz Akhannouch, devant le Roi Mohammed VI, apportera des réponses à trois enjeux du secteur le but étant de circonscrire la dégradation des forêts qui touche désormais 17.000 hectares par an ainsi que de renforcer la compétitivité de ce secteur. Le premier enjeu concerne la manière d'impliquer les populations usagères dans la gestion forestière, alors que le deuxième se rapporte aux moyens d'améliorer l'opération de reboisement, a relevé Issam Ahabri estimant que le troisième enjeu est de mieux gérer les espaces forestiers au niveau local. Pour répondre à toutes ces questions, « Forêts du Maroc » vise à « réconcilier le Marocain avec son espace forestier », en plaçant les populations usagères au cœur de la gestion des forêts à travers la contractualisation de la protection participative des superficies reboisées, a-t-il fait observer, mettant l'accent également sur l'ambition de la stratégie de créer des structures de terrains dédiés et d'adopter une nouvelle gouvernance forestière locale avec un nouveau corps de plus de 50 animateurs territoriaux responsables de la médiation entre les différents acteurs. « Le secteur privé jouera un rôle capital dans cette stratégie et ce, à travers la création de pépinières forestières aux standards internationaux en maintenant la souveraineté verte des forets marocaines, la digitalisation des professions forestières et des outils de gestion du secteur, et le développement d'un partenariat productif avec les concessions forestières », a-t-il précisé. Issam Ahabri a noté, dans ce sillage, que la stratégie repose sur quatre axes majeurs, le premier concerne la réinvention et la structuration de l'approche participative à travers un certain nombre de structures de terrains dédiés et une véritable gouvernance forestière locale visant à faire de la population le premier partenaire forestier, tandis que le second porte sur la différentiation et le développement des espaces selon leur vocation par des modes de gestion spécifiques. Le troisième axe, a-t-il poursuivi, s'articule autour de l'investissement et la modernisation des fonctions forestières, tandis que le dernier porte sur la réforme institutionnelle du secteur, à travers la création de deux agences dans un cadre juridique approprié sous la tutelle du ministère de l'Agriculture pour gérer le capital forestier et les parcs nationaux, ainsi que la qualification des ressources humaines et la création d'un pôle de formation et de recherche. « Cette nouvelle stratégie a pour ambition à l'horizon 2030 de rattraper 30 ans de dégradation en récupérant 133.000 hectares de couvert forestier, créer de 27.500 emplois directs supplémentaires et générer 5 milliards de dirhams de valeur annuelle », a-t-il conclu.