Des groupes soutenus par le Front al-Nosra ont abattu un hélicoptère du gouvernement syrien dans le nord-ouest de la Syrie. L'attaque aurait eu lieu dans la ville de Nayreb. L'hélicoptère abattu s'est écrasé dans un champ agricole. Les deux pilotes n'ont pas survécu. Ce second crash d'un appareil des forces loyales à Bachar Al-Assad en moins de 24 heures intervient dans un contexte où ces dernières et l'armée turque se sont affrontées une nouvelle fois lundi 10 février à Idlib. Des dizaines de soldats syriens et cinq soldats turcs ont été tués lors de ces violents combats à Idlib au nord-ouest de la Syrie dernier bastion de la rébellion anti régime de Damas. En quelques jours, la Turquie a vu à Idlib « douze de ses martyrs tomber au combat ». La veille, la Turquie dans sa terminologie musclée qu'on lui connait avait déjà affirmé avoir abattu un hélicoptère syrien. Le ministère turc de la Défense nationale dans un communiqué, avait déclaré avoir neutralisé un hélicoptère syrien dans le gouvernorat d'Idlib lors de sa riposte aux tirs de l'armée syrienne qui avaient fait cinq morts parmi les soldats turcs. Le ministère turc faisait également état d'un bilan « élogieux » de « trois chars syriens, deux unités d'artillerie, un hélicoptère militaire » et la « neutralisation » de centaines de soldats pro-régime. Le président Recep Tayyip Erdogan répliquait d'une mise en garde sévère au lendemain du bombardement dont ont été victimes ses soldats que « le régime syrien paiera « très cher » toute nouvelle attaque contre les forces d'Ankara dans le nord-ouest de la Syrie ». « Le régime a reçu son châtiment, mais ce n'est pas assez, il y aura une suite. Car plus ils attaqueront nos militaires, plus ils le paieront cher, très cher » a-t-il déclaré lors d'un discours à Ankara, ajoutant qu'il annoncerait des mesures mercredi. Cela étant, des belles paroles de Recep Tayyip Erdogan les forces du régime de Bachar Al-Assad et des combattants alliés n'en ont cure . C'est sournoisement dans ce contexte de tensions comme jamais auparavant, qu'en ce mardi 11 février, ils ont repris, aux djihadistes et aux rebelles le dernier tronçon d'une autoroute-clé dans le nord-ouest de la Syrie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). « Le régime a repris le secteur de Rachidine Al-Rabea », dans la province d'Alep, a déclaré Rami Abdel Rahmane, qui dirige l'OSDH. « Cela signifie qu'il contrôle l'intégralité del'autoroute M5 pour la première fois depuis 2012 », a-t-il ajouté. Il ne restait aux forces progouvernementales que quelques kilomètres dans le sud de la province voisine d'Alep, pour rallier cette ville sous le contrôle du régime. Cette reprise vient « récompenser » des semaines d'offensive des forces gouvernementales et de leur allié russe contre les djihadistes et rebelles dans cette région d'Idlib. Lancée en début décembre, l'offensive a déplacé quelque 700 000 personnes, selon l'Organisation des Nations unies (ONU). Toujours est-il que de la Syrie, les forces de Bachar Al-Assad n'en contrôlent que 70%. Des pans de secteurs attenants à Idlib dans les régions d'Alep, Hama et Lattaquié leur échappent toujours et sont aux mains de djihadistes du groupe Hayat Tahrir Al-Cham (Organisation de libération du Levant, ex-branche syrienne d'Al-Qaida) que parraine la Turquie.