Le coup d'envoi du premier Forum Africain des Administrations Pénitentiaires et de Réinsertion, a été donné ce jeudi, avec la participation d'une panoplie de représentants et directeurs des directions pénitentiaires d'Afrique et d'Europe également. Intervenant à cette occasion, le Délégué général de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR), Mohamed Saleh Tamek, a plaidé pour système pénitentiaire capable de prévenir la récidive. « L'émergence de pratiques criminelles sophistiquées, essentiellement la cybercriminalité exige des Etats africains la mise en place d'un système pénitentiaire capable de prévenir la récidive« , a-t-il déclaré devant l'assistane, notamment le chef de gouvernement, Saad Eddine El Otmani. Partant du principe que les progrès observés dans les différents domaines de la technologie notamment celui de l'information et de la communication, et l'accès de plus en plus massif de larges pans des populations, particulièrement les jeunes, ont généré collatéralement des marges de pratiques criminelles sophistiquées dont essentiellement la cybercriminalité, Tamek a indiqué que ces transformations « exigent de nos Etats la mise en place d'un système de justice pénale, plus particulièrement un système pénitentiaire, qui soit en mesure non seulement d'assurer la sécurité publique et la protection des individus et de leurs biens, mais aussi d'élaborer et de mettre en œuvre des stratégies de préparation à la réinsertion des détenus et de mettre en place les structures et services connexes pour prévenir la récidive« . Photo Mounir Mehimdate Le délégué général de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion n'a pas manqué de souligner que son département, en tant que responsable des administrations pénitentiaires est « confronté à des défis multiples », notamment les problèmes liés à « la gestion proprement sécuritaire des différentes catégories de détenus, l'élaboration et la mise en œuvre des programmes de préparation à la réinsertion ou encore l'humanisation des conditions de détention ». Tamek a estimé dans ce sens que « la gestion sécuritaire des établissements pénitentiaires devrait prendre en considération le fait que la population carcérale dans tous les pays est loin d'être homogène du point de vue de la nature des crimes et délits commis par les détenus, des peines assez variables auxquels ces crimes et délits sont passibles et de la situation judiciaire ( détention préventive ou condamnation) des détenus« . Dans ce même registre, le Délégué général a indiqué que la gestion sécuritaire des établissements pénitentiaires est différente également en termes de caractéristiques démographiques, à savoir l'âge et le sexe, géographiques sur le plan de l'appartenance, socio-économique à savoir la classe ou catégorie sociale sur la base des métiers exercés ou de la situation de non emploi, ou encore sur le plan socio-éducatives notamment le niveau d'instruction ou de formation. Photo Mounir Mehimdate En tenant compte de tous ses défis auxquels sont confrontés les responsables des établissements pénitentiaires, il y a « différentes variables qui viennent se superposer les différenciations juridiquement établies respectivement entre les détenus en situation de détention préventive, les détenus condamnés et les détenus en situation de contrainte par corps, et entre les adultes et les mineurs« , ajoutant que « cette hétérogénéité exige une classification des détenus suivant une grille de critères qui doit correspondre autant que possible à la multiplicité des variables, suivant les objectifs de gestion et contrôle en vue« . Selon Tamek, « la classification et la gestion des détenus doit prendre en compte les contraintes liées à la capacité d'accueil du parc pénitentiaire, les différents équipements de sécurité disponibles et la capacité d'encadrement de la population carcérale par le personnel pénitentiaire chargé de la surveillance« . Il a pareillement noté que » l'élaboration et la mise en œuvre des programmes de préparation à la réinsertion au profit des détenus devraient reposer sur une connaissance suffisante de la population carcérale, c'est-à-dire qu'il faut déterminer et mesurer les caractéristiques des différentes catégories de détenus pour pouvoir identifier les besoins en préparation à la réinsertion de chacune d'elles« . Et de relever que « la poursuite ou la condamnation d'un citoyen à n'importe quelle peine d'emprisonnement n'impliquent nullement qu'il soit déchu de sa citoyenneté, ni de sa dignité de personne humaine« , insistant sur le fait que » la gestion sécuritaire des prisons ne doit être nullement préjudiciable à l'intégrité physique et morale du détenu« .