La visite prévue du Président français, Emanuel Macron, au Maroc (12/13 février), devrait constituer l'occasion d'annoncer la conclusion de contrats d'armement, notamment avec Nexter, dont le système d'artillerie semble séduire dans le Royaume. Selon des médias français, Nexter a récemment signé un contrat de 200 millions d'euros portant sur la vente de systèmes d'artillerie sur camion Caesar (170 millions) et de ses munitions (30 millions), de même que le missilier MBDA, qui a vendu en 2019 pour 200 millions d'euros de missiles VL-Mica terrestre. Tout en soulignant que sur la période 2008-2018, la France a vendu pour 1,8 milliard d'euros d'équipements militaires, dont une frégate FREMM en 2008 (Naval Group) et deux satellites espions en 2013 (Airbus et Thales), le quotidien La Tribune affirme que 2016 et 2017 ont été deux très bonnes années pour la France au Maroc où ses industriels avaient atteint des sommets très rares en terme de commandes : 874,3 millions d'euros, puis 584,9 millions. Hormis ces deux années exceptionnelles, souligne La Tribune, les ventes des industriels français au Royaume marocain s'élèvent de façon très modeste à 38,6 millions d'euros en moyenne sur une période de onze ans (entre 2,3 millions en 2017 et 89,9 millions en 2016). En effet, met en avant la publication, le Maroc est un excellent client de l'industrie d'armement américaine, qui s'est frotté les mains en 2019 tant les expressions d'intérêt du Maroc pour les systèmes d'arme « Made in USA » ont été nombreuses et onéreuses. Ainsi, Lockheed Martin doit moderniser 23 F-16 sur les 24 achetés en 2008 pour un montant de près de 1 milliard de dollars (F-16V) et doit assurer la poursuite du maintien en condition opérationnelle des F-16 (250 millions de dollars). Le Maroc a également commandé des munitions pour ses F-16 (209 millions). Surtout, Rabat a décidé de s'offrir 25 nouveaux F-16C pour un montant de 3,7 milliards de dollars, précise la Trinube, qui rappelle également que de son côté, Boeing doit vendre 36 hélicoptères d'attaque AH-64E Apache pour un coût estimé à 4,25 milliards de dollars ainsi que trois hélicoptères CH-47D Chinook (134 millions de dollars). Enfin, Raytheon participe au festin américain avec la vente de missiles antichars filoguidés TOW-2A pour un coût estimé à 776 millions de dollars. Soit un pactole incroyable de 10,38 milliards de dollars en 2019 ! Et si on rajoute 2018, le montant s'élève à 11,6 milliards. Le média français avance, par ailleurs, que Naval Group travaille sur un projet de reprise d'infrastructures dans le port de Casablanca, le deuxième du Maroc, afin de réaliser la maintenance des navires militaires marocains (trois corvettes Sigma vendues par le néerlandais Schelde en 2011 et 2012 et la frégate multimissions FREMM vendue en 2008) ainsi que de navires étrangers. Enfin, le Maroc souhaite à terme acquérir des sous-marins et ont déjà consulté les principaux constructeurs comme TKMS, Navantia et Naval Group.